Le « Contrat de solutions » recense les solutions du secteur pour utiliser moins de pesticides

16 juillet 2019 - Eloi Pailloux 
Le 9 juillet, les parties prenantes du « Contrat de solutions » annoncent la création d'une association dédiée. Une manière d'accélérer cette démarche, proposée par le monde agricole pour réduire les usages de pesticides. L'occasion, pour Campagnes et environnement, de revenir sur les contours de cette initiative…

Un outil permettant aux cultivateurs de haricots de mieux prévoir l’apparition des maladies sur leur culture, afin de n’utiliser de fongicide qu’en cas de nécessité absolue. Des variétés de blé plus résistantes aux pathogènes, permettant d’utiliser 15 % de fongicides en moins. Ou encore, des pièges destinés aux mouches attaquant les mangues à la Réunion, afin de limiter le recours aux insecticides. Ce sont trois des 57 fiches du « Contrat de solutions » porté par la profession agricole. Depuis le 9 juillet, une association dédiée a été mise en place.

En finir avec les démarches « imposées »

Cette association structure les démarches menées par les 43 acteurs du secteur qui sont engagés dans cette démarche : syndicats, instituts techniques, Assemblée permanente des chambres d’agriculture, représentants des coopératives et négoces agricoles… Leur idée : montrer que la réduction des usages de pesticides en agriculture peut être portée par l’agriculture elle-même. « Les injonctions, les réglementations, ont montré leurs limites », explique Éric Thirouin, président du comité de pilotage du Contrat de solutions.

300 pistes de progrès

Discussions sur le Contrat de solutions, lors du salon les Culturales, le 6 juin 2019 près de Poitiers.

Derrière les 43 structures agricoles engagées, c’est l’ensemble du monde agricole qui se veut mobilisé, à commencer par les exploitants : « Ils ne pulvérisent pas de pesticides pour le plaisir ! Ces produits ont un coût, et l’agriculteur est le premier exposé, rappelle Éric Thirouin. C’est aussi lui qui sait le mieux comment, et dans quelle mesure limiter leur consommation. » En plus des fiches déjà validées, près de 300 autres pistes de progrès sont recensées, et creusées par les partenaires du contrat.

Le ministère de l’Agriculture engagé

Le monde agricole n’est pas seul. La sphère politique est engagée, à travers le ministre de l’Agriculture. Didier Guillaume a signé ce contrat lors du Salon de l’agriculture 2019. Le gouvernement est ainsi tenu de consulter les représentants du Contrat de solutions avant de prendre des mesures liées à la protection des cultures. Un engagement financier est également attendu, dans la communication ou encore dans la recherche, pour accompagner l’agriculture dans le changement de ses pratiques.

Des agriculteurs encore à sensibiliser

Le Contrat de solutions, officiellement lancé au début de l’année 2018, veut accélérer le mouvement. Et s’il attend des pouvoirs publics un engagement plus prononcé, il doit aussi s’atteler à bien entraîner le maximum d’agriculteurs dans son mouvement. Les Culturales, salon agricole organisé les 5 et 6 juin dans la Vienne, était l’occasion pour les représentants du Contrat de solutions de prendre le pouls sur le terrain. Selon une exposante du stand dédié, « 70 à 80 % des agriculteurs rencontrés ne connaissent pas encore vraiment la démarche ».

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