2 316 hectares résistent toujours au Grand Paris

13 décembre 2011 - La rédaction 

2 316 ha de terres du plateau de Saclay, à 20 km au sud de Paris, resteront dédiées à l'agriculture, a annoncé l'établissement public de Paris Saclay, l'EPPS, le 7 décembre (1). Dans le cadre du Grand Paris, l'EPPS est chargé de mener à bien le projet d'aménagement des 7 700 ha du plateau de Saclay, classé OIN, Opération d'intérêt national. Le but : faire de ce site qui compte aujourd'hui quelques bâtiments, un campus scientifique de renommée internationale qui accueillera d'ici à 2025 deux universités, dix centres de recherche, des écoles d'ingénieurs et des entreprises, à la faveur du prolongement d'une ligne de métro.

 

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Délimitation du territoire protégé. (carte : EPPS)

« Ces hectares protégés sont le fruit d'un combat de longue haleine des associations », soupire Dorian Spaak, chargé de mission de l'association Terre et Cité, qui regroupe les acteurs du plateau de Saclay. « Et nous ne sommes toujours pas satisfaits du résultat, car ce projet reste un projet urbain. Par ailleurs, nous n'avons aucune garantie sur l'avenir des terres qui se trouvent hors du périmètre de protection, ce qui remet en cause le projet d'installation d'une maraîchère, pourtant présenté dans le détail et à plusieurs reprises à l'EPPS. »

 

Une mobilisation historique
Dès l'émergence du projet, les associations et élus locaux se sont mobilisés pour que cette opération n'empiète pas sur les 2 700 hectares de terres agricoles qui ont persisté sur ce plateau, pourtant proche de vallées très urbanisées. Leur revendication : protéger le foncier agricole. Elles ont finalement obtenu, en 2010, que soit inscrit directement dans la loi sur le Grand Paris l'objectif de maintenir au moins 2 300 ha dédiés à l'agriculture. « Non urbanisables », ces surfaces s'imposeront à tous les documents d'urbanisme futurs. Et seul un recours en conseil d'État pourra modifier le périmètre de protection. « Une procédure très lourde », reconnaît Dorian Spaak.

 

Densifier l'urbanisme

Depuis, « l'EPPS a commandé une étude auprès de la Safer sur les dynamiques agricoles, raconte Jean-Baptiste Roussat, chargé des relations institutionnelles à l'EPPS, pour délimiter cette zone. » L'établissement reconnaît aussi que le projet d'aménagement peut veiller à densifier les constructions, y compris l'existant. « Et la marge de manœuvre est importante, selon Jean-Baptiste Roussat. Les campus actuels sont plutôt vastes et les futurs terrains de sport, cantines, parkings… peuvent être mutualisés. » Par ailleurs, une concertation informelle avec la Chambre et ses agriculteurs a permis de comprendre les projets de chacun et de les croiser avec les contraintes d'aménagement à venir.

Un plan d'action pour une agriculture durable

L'EPPS annonce d'ailleurs qu'un « plan d'action, destiné à assurer une activité agricole durable, complètera la définition de cette zone de protection ». Il devra être élaboré en concertation avec les acteurs locaux. Le plateau de Saclay n'est certes plus vu comme une réserve foncière par les aménageurs, mais il reste encore une étape à franchir pour que l'on parle réellement d'agriculture périurbaine, regrette Dorian Spaak : « la reconnaissance de l'importance de ces exploitations et des dynamiques qu'elles portent. » Or aujourd'hui, « l'agriculture n'est qu'une contrainte parmi d'autres pour l'EPPS », estime le chargé de mission. Difficile de parler de réelle synergie entre l'agriculture et l'urbain, regrette-t-il.

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