Le projet Life Biodiv’Paysanne veut allier biodiversité et agriculture

9 avril 2024 - Solene Gueguen 
L’Occitanie s’implique dans le programme européen Life (L’Instrument Financier pour l’Environnement) au travers du projet Life Biodiv’Paysanne. Prévu pour six années, le projet a pour but la restauration des espaces naturels et la protection de la biodiversité sur les sites naturels et les espaces agricoles de la région. Lancé en 2021 jusqu’à l’horizon 2027, le projet possède de nombreux partenaires tels que Solagro, les Conservatoires d’Espaces Naturels et l’association Terres de Liens. Explications à mi-parcours avec Mélanie Némoz, coordinatrice du projet.

« L’originalité du projet est que nous travaillons à la fois sur les sites naturels et les espaces agricoles de la région Occitanie », explique Mélanie Némoz, coordinatrice du projet Life Biodiv paysanne, à Culture agri. Le projet a été lancé en 2021 avec l’ambition d’œuvrer à la préservation de la biodiversité dans la région Occitanie. « Le projet prendra fin en 2027, aujourd’hui nous travaillons sur plus de 25 000 hectares, soit un peu moins de 300 sites différents représentant l’hétérogénéité de la région », affirme Mélanie Némoz. Après une année de recherche de fermes,  60 exploitations se sont portées volontaires pour participer au projet. « Nous venons juste de finir l’étape de diagnostic des fermes, d’ici au printemps nous aurons des plans de gestion à présenter aux agriculteurs et nous pourrons discuter de leur faisabilité », estime la coordinatrice du projet. Les exploitations agricoles vont du maraîchage à la viticulture en passant par l’élevage et l’arboriculture. Les actions proposées seront ainsi aussi diversifiées que les exploitations telles que la plantation de haies ou encore la réduction de l’usage de produits phytosanitaires.

Des diagnostics pour l’accueil de la biodiversité sur les fermes

Sur les 60 fermes participantes, 20 fermes ont été désignées « pilotes » et vont recevoir un accompagnement et une enveloppe budgétaire plus poussés. Mélanie Némoz affirme qu’à la fin des six années, un diagnostic final sera établi pour toutes les fermes participantes au projet, dont les 20 fermes pilotes. « Il va y avoir des mesures plus difficiles à mettre en place que d’autres, telles que la gestion de l’eau, nous en sommes conscients », précise la coordinatrice du projet. Pour la suite, cette dernière espère pouvoir trouver des sources de financement pour prolonger le projet : « quatre ans c’est peu pour établir un diagnostic sur la biodiversité, même si on sait que certaines espèces réagissent très bien aux mesures agroécologiques ».

Une société civile agricole en cours de création

Le projet ne compte pas s’arrêter là. « Nous travaillons à la création d’une société civile agricole dédiée à la valorisation et la restauration de la biodiversité sauvage », affirme Mélanie Némoz. L’ambition est de construire une structure qui sera autonome d’ici à la fin du financement. « Celle-ci pourra expérimenter de nouvelles choses comme la valorisation de foins de prairies naturelles avec un cahier des charges bien précis, la récolte et la plantation de semences sauvages locales sous la marque ©Végétal Local et la prestation de travaux écologiques pour les collectivités notamment, comme la réouverture de milieux naturels », précise la coordinatrice du projet. A terme, Mélanie Némoz espère que le projet fédérera les agriculteurs autour de la préservation des prairies naturelles du fait de leur valorisation économique.

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