Dénonçant le modèle agricole intensif, s’appuyant sur le rapport de l’Inra et du Cemagref rendu public le 15 décembre 2005, 60 millions de consommateurs lance une alerte aux pesticides dans l’alimentation. Si la tonalité de l’édito est vigoureuse, le dossier pose objectivement les faits. Les dépassements de limites de résidus dans les douze fruits et légumes analysés sont dans la moyenne des tests nationaux et européens, soit respectivement 6,5 % et 5 %. Les tests réalisés mettent en évidence l’usage de produits qui ne sont plus utilisés ou qui le sont sur d’autres productions. La question des usages mineurs trouve là une illustration. De même 60 millions de consommateurs a détecté deux dépassements de LMR découlant de mauvaises pratiques agricoles, mais ne présentant pas obligatoirement un risque pour la santé. Autre phénomène observé : l’augmentation des échantillons contenant quatre molécules ou plus, qui passe de 2 % en 1998 à 6 % en 2005, qui ne présentent pas de risque pour la santé. L’étude met en avant l’évolution des apports de produits phytos, davantage ciblés, et note la progression, bien qu’encore timide, des pratiques de protection intégrée. Le développement de la protection intégrée est d’ailleurs la principale recommandation de l’enquête, autant pour la santé du consommateur, des applicateurs que pour contrer le développement des phénomènes de résistance.