Qu’appelle-t-on biocombustibles céréaliers ?
Il s’agit de céréales traditionnelles (blé, sorgho, maïs, triticale…) ou de leurs coproduits (paille, rafle…) qui sont utilisés en tant que combustible. Les biocombustibles céréaliers sont constitués exclusivement de matière d’origine végétale. L’énergie libérée par leur combustion est valorisée sous forme de chaleur ou associée à la production d’électricité. Toutes les espèces céréalières peuvent être utilisées comme biocombustibles.
Pour le chauffage de maison individuelle, les biocombustibles se présentent sous la forme de granulés de produits céréaliers, de granulés de paille, de granulés mixtes (paille d’espèces diverses…), qui alimentent une chaudière spéciale qui permet la production de chaleur et d’électricité. En 2005, comparativement au fioul, ces chaudières ont permis de diviser par deux leur facture de combustible.
Pour la production de chaleur industrielle et d’électricité, on utilise des balles de paille ou de plantes entières dans des unités de grosses puissances.
Une source d’énergie renouvelable chaque année, au rythme des récoltes
Alors que les ressources en énergie fossile diminuent peu à peu, les biocombustibles céréaliers offrent une source d’énergie renouvelable. En effet, les biocombustibles se renouvellent chaque année, au rythme des récoltes. Disponibles sur tout le territoire, ils permettent de diversifier nos sources d’énergie et allègent notre dépendance énergétique.
En 2010, les énergies renouvelables devront satisfaire 10 % des besoins énergétiques de la France. Elles fourniront 21 % de l’électricité consommée. La production de chaleur à partir d’énergie renouvelable aura augmenté de 50 %.
Produire de l’électricité avec les biocombustibles céréaliers
La France, comme les autres pays européens, doit augmenter sa proportion d’électricité produite à partir de sources renouvelables. La production d’électricité à partir de biocombustibles céréaliers est intéressante. C’est la cogénération.
Les unités de cogénération produisent de l’électricité par l’intermédiaire d’une turbine activée par la vapeur d’eau produite grâce à la combustion des produits céréaliers.
Des unités de cogénération existent au Danemark et en Espagne, mais n’ont pas encore d’équivalent en France. Cependant, des projets d’usine de production de bioélectricité en cogénération sont d’ores et déjà en route. Les unités représentent des puissances de 20 Mégawatts électriques et utiliseraient environ 140 000 t de paille par unité.
Une énergie qui n’augmente pas l’effet de serre
Produire et utiliser des biocombustibles céréaliers ne participe pas à l’augmentation de l’effet de serre. Le CO2 rejeté lors de la combustion est le même que celui que la plante a prélevé durant sa croissance.
Un hectare de céréales (grains et paille) équivaut, en énergie, à 4 500 litres de fioul. Il permet en outre la production de 500 kg de cendres riches en éléments fertilisants. Des recherches sont en cours pour produire des plantes qui produiront, pour une même surface, deux fois plus d’énergie. Demain, la culture de plantes énergétiques nécessitera encore moins d’intrants.
Une énergie qui nous permet de diversifier nos ressources
Transformés en chaleur et en électricité, les biocombustibles céréaliers sont une nouvelle carte dans la politique énergétique de la France. Ils offrent une source d’énergie disponible localement et adaptée aux besoins locaux.
Ainsi, valoriser nos ressources locales en énergie permet :
- de diversifier nos ressources en énergies
- de maintenir un tissu social dans les régions rurales en favorisant l’emploi local
- d’assurer une meilleure stabilité du prix de notre énergie qui est alors moins assujettie aux fluctuations de cours provoqués par des enjeux politiques internationaux.
L’énergie libérée lors de la combustion de la biomasse provenant d’un hectare de céréales équivaut à celle de 4 500 litres de fioul, soit la quantité nécessaire pour chauffer deux maisons de 100 m2 à 18 ° pendant un an.
Un hectare de céréales stocke 10 fois plus d’énergie qu’il ne consomme d’énergie fossile pour être cultivé.