Le ministère de l’Agriculture souligne le caractère préventif de ces actions qui dépassent le cadre des recommandations de l’Afssa (Agence française de la sécurité sanitaire des aliments), celle-ci ayant jugé dans ses avis le risque de contamination comme “négligeable” en France. L’extension de la durée du confinement, décidée suite à un avis du comité vétérinaire européen, inquiète un peu plus les éleveurs qui craignent un amalgame un peu trop rapide entre les risques de propagation d’épizootie et ceux d’une pandémie mondiale.
Objectif : informer
En effet, comme l’a rappelé Xavier Bertrand, ministre de la Santé, devant la mission d’information sur la grippe aviaire réunie le 29 novembre, aucun cas de transmission d’homme à homme n’a été recensé dans le monde et l’Afssa a également souligné que le risque d’être contaminé en mangeant de la viande de volailles ou des œufs est très faible, car la cuisson détruit le virus. Dans un avis rendu le 3 novembre, l’Agence française a également estimé que la vaccination des élevages “n’est pas nécessaire dans l’immédiat”. Toutefois, l’Agence préconise une vaccination préventive si la probabilité d’une contamination des oiseaux migrateurs empruntant les couloirs Est-Atlantique ou Rhin-Rhône est avérée.
La communication joue un rôle important dans la gestion de la crise. Le Centre d’information des viandes (CIV) a été chargé par le ministère de l’Agriculture de tenir informer les consommateurs. Une campagne de communication a été mise en place depuis le 23 novembre avec pour objectif de rappeler les mesures de surveillance sanitaire des élevages ainsi que l’absence de risque relatif à la consommation de volailles. Des interviews de Louis Orenga, directeur du CIV et de Philippe Vannier, directeur de la santé animale à l’Afssa ont été diffusées sur plusieurs radios les 23, 26 et 30 novembre. Une campagne de presse, qui a débuté le 26 novembre, rappelle les outils complémentaires d’informations sur le thème de la grippe aviaire : un numéro vert (0 800 292 292), une brochure d’information disponible auprès du CIV et son site internet (www.civ-viandes.org).
Un milliard de dollars promis
Enfin, sur le plan international, près de 400 experts et membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Office international des épizooties (OIE) étaient réunis à Genève, du 7 au 9 novembre, pour la première conférence mondiale sur la grippe aviaire. Un milliard de dollars sur trois ans a été promis par diverses organisations pour enrayer l’épizootie dans les pays touchés et prévenir une éventuelle pandémie. La France s’est engagée à hauteur de 10 millions d’euros, et la Commission européenne a prévu en 2006 une aide destinée aux pays d’Asie de 30 millions d’euros. 80 millions de dollars ont d’ores et déjà été débloqués : 60 millions destinés à l’OIE et à la FAO (Food and Agriculture Organisation) ; 20 millions pour alimenter l’OMS. L’objectif est de renforcer les dispositifs de surveillance, les traitements vétérinaires ainsi que les aides, afin de soutenir les éleveurs. La vaccination obligatoire des animaux dans les zones à risque et la restructuration des élevages en Asie sont prioritaires.