En France, les organismes de recherche et de développement qui travaillent sur le sujet des indicateurs pesticides, ou qui sont déjà sensibilisés à cette problématique, disposent de trois ou quatre indicateurs. À leur grande surprise, un vaste travail de recensement (1) a permis d’en identifier 45 dont la plupart ont moins de dix ans. À lui seul, ce nombre élevé prouve que des questions convergentes se posent dans la plupart des pays.
Philippe Girardin, coordinateur de l’étude sur les indicateurs de risques liés aux pesticides et chercheur à l’Inra de Colmar. |
“Cela dit, explique Philippe Girardin coordinateur de cette étude et chercheur à l’Inra de Colmar, tous les indicateurs repérés ne sont pas équivalents. Certains sont synthétiques, d’autres plus simples. Les paramètres pris en compte par les uns et les autres sont différents. Certains traitent de la santé, mais rarement de l’impact sur l’utilisateur. En revanche, seulement un indicateur pesticide sur six fait l’objet d’un développement sous forme de logiciel. Peu sont en français et encore moins nombreux sont ceux qui ont été expérimentés en France. Au bout du compte, moins d’une dizaine sont véritablement opérationnels en France aujourd’hui. Enfin, constat important de cette étude, les indicateurs à l’échelle du bassin versant n’existent pas. Ceci est tout simplement lié à la difficulté de répertorier toutes les données. Ce thème est d’ailleurs un des axes de travail de notre équipe de recherche.” Présentés sous forme de fiche individuelle synthétique, les 45 indicateurs font l’objet d’un commentaire sur leur intérêt propre, la méthode utilisée et les variables retenues.
De la simple communication au conseil agronomique
Que ce soit les collectivités locales, les Agences de l’eau, les organismes professionnels ou les instituts techniques, les utilisateurs potentiels de ces indicateurs n’ont pas forcément tous les mêmes demandes. Cela va du simple outil de communication à l’outil d’aide au conseil agronomique en passant par l’outil d’aide à la visualisation d’ensemble de la pollution de toutes les activités situées sur un territoire donné. “En général, poursuit Philippe Girardin, les collectivités locales se retrouvent avec trop de données dont elles ne savent que faire. Pour ce genre de demande, nous voulons à l’avenir développer une information sous forme de tableau de bord, avec non plus des notes de 0 à 10, comme pour un indicateur, mais quelques clignotants qui servent d’alerte sur les activités polluantes.”
(1) publié aux Éditions Tec et Doc – -Lavoisier (50 €)