La haie tient lieu d’écran
La haie de bordure de deux mètres de large a été conservée. Elle est taillée à une dizaine de mètres de hauteur. Et l’entretien de la partie enherbée au pied de la haie, se fait grâce à une tonte effectuée le plus tard possible en saison, en général après le mois de juillet, pour perturber le moins possible la nidification. La rivière, qui à cet endroit constitue une zone de fraye remarquable pour plusieurs espèces de poissons comme l’esturgeon, la petite alose et la lamproie marine est ainsi protégée d’éventuels risques d’embruns au moment des traitements phytosanitaires. Cet effet de “confinement” de la parcelle est même efficace face au vent du nord. La deuxième parcelle qui borde le chemin de halage est quant à elle “confinée” par une haie installée sur le domaine public.
La puissance biologique recherchée
Pour Philippe Bardet, l’implantation de haies autour de ces parcelles est aussi un outil au service de la production viticole. “Les haies, et surtout l’enherbement entre les rangs, précise-t-il, constituent des réservoirs écologiques dont l’impact biologique m’aide depuis déjà plusieurs années à limiter les traitements insecticides et acaricides.”
Orchidées notables rares et tulipes sauvages
La protection de la biodiversité se joue aussi pour les espèces végétales. “Fin 2004, le Conservatoire régional des espèces naturelles d’Aquitaine m’a signalé que sur certaines parcelles actuellement en friche à flanc de coteaux en sols argilo-calcaires se développent des espèces notables d’orchidées et de tulipes sauvages à protéger. Une convention vient d’être signée pour les orchidées. Elle prévoit pour deux parcelles un inventaire précis et des mesures d’intégration de ces orchidées dans les bandes enherbées entre les rangs de vigne.”
D’autres conventions suivront pour les tulipes mais aussi pour les oiseaux avec la Ligue de protection des oiseaux et avec l’Enitab (École nationale des ingénieurs des techniques agricoles de Bordeaux) pour un inventaire des arthropodes. “Mon projet de replantation sur ces friches se fera dans un souci d’intégration paysagère en tenant compte aussi du fait qu’une partie des parcelles sont à Saint-Émilion, site classé au patrimoine mondial de l’Unesco.”
Exigences nationales du référentiel
Paysages et biodiversité
95. Assurer la propreté des voies d’accès à l’exploitation et des abords, ainsi qu’un bon état général des bâtiments.
96. S’assurer que les voies d’accès à l’élevage sont stabilisées et exemptes d’écoulement d’effluents provenant de l’élevage.
97. Mettre en œuvre les mesures d’intégration paysagère accompagnant les permis de construire des nouveaux bâtiments.
98. Si l’exploitation comporte des parcelles incluses dans un site Natura 2000, connaître les zones de l’exploitation concernées et mettre en œuvre les mesures prévues par le document d’objectifs (Docob). Quand le Docob n’existe pas, identifier dans ces zones, les milieux naturels à préserver et les traitements en place.