Jean Laurent, président de la Chambre d’agriculture de l’Aveyron

20 janvier 2005 - La rédaction 
Président de la Chambre d’agriculture de l’Aveyron depuis dix ans, président de la section bio à l’Assemblée permanente des Chambres d'agriculture (APCA) pendant six ans, Jean Laurent s’est vu confié à l’automne 2004 la présidence de la Commission nationale des labels et certifications (CNLC).

La mission de Jean Laurent: “assurer le pilotage des trois comités qui constituent la CNLC, en veillant au respect de la réglementation, à l’évolution des cahiers des charges”. Son souci : “faire en sorte d’alléger les procédures, qui sont extrêmement lourdes. Nous sommes dans un pays qui a une propension à toujours ajouter !”. La loi d’orientation agricole inclut tout un volet sur les démarches de qualité, la réflexion étant surtout axée sur une simplification des signes et des démarches.
Jean Laurent exploite avec deux jeunes éleveurs une ferme de 170 hectares.

 Référence Environnement : La carte référentiel agriculture raisonnée peut-elle être jouée en même temps que celle d’un signe de qualité produit ?

Jean Laurent : Il y a énormément de complémentarités entre le référentiel et les signes de qualité. Dans les deux cas, nous sommes dans des approches fondées sur une certaine éthique. L’agriculture raisonnée va développer des signes de transparence au niveau du sol, du troupeau, de l’exploitation. Le signe de qualité offre ce même apport, mais au stade du produit. Ce sont aussi, dans les deux cas, des démarches volontaires, individuelles. Enfin, ces deux démarches reposent sur des cahiers des charges, avec à la fois un agrément et des contrôles réalisés par des organismes tiers. Le tout à une différence près : l’une s’applique à l’exploitation et l’autre au produit. Mais je pense précisément que les exploitants engagés dans des signes de qualité entrent plus aisément dans la logique du référentiel agriculture raisonnée. C’est le cas dans mon département où les éleveurs produisant du “Veau de l’Aveyron et du Segala” se sont impliqués dans la qualification sans trop de difficulté.

R.E. : : Vous êtes donc totalement favorable au référentiel agriculture raisonnée ?

J.L.:C’est une bonne démarche, et elle est de toute façon, incontournable. L’agriculture française doit entrer dans cette logique d’approche globale de gestion raisonnée de l’exploitation, tout en répondant aux attentes de la société. À terme, ce référentiel constituera le socle de l’ensemble de l’agriculture.

R.E. : Mais dans ce cas, pourquoi le démarrage semble-t-il laborieux ?

J.L. : Le référentiel est certes assez lourd à mettre en place. L’agriculteur a tout de même beaucoup de critères à remplir, un réel effort d’adaptation à fournir. Les critères sur les pratiques, les intrants, le bien-être animal, les enregistrements ne sont pas neutres. Le suivi et l’accompagnement doivent aussi être à la hauteur, avec au bout le coût de la certification. Nous sommes dans une logique d’obligation de moyens. À l’inverse des signes de qualité, où il s’agit d’une obligation de résultats. Mais, au final, l’essentiel est une question d’état d’esprit. Je comprends, qu’à court terme, il faut avoir la foi car il n’y a pas de résultat immédiat à la clé. Mais, pour demain, cela constitue la clé d’accès au marché. Couplée à un signe officiel de qualité, l’agriculture raisonnée est une garantie supplémentaire.

Trois comités d’experts pour la CNLC

La Commission nationale des labels et certifications comprend trois sections, ou comités d’experts.

Le premier assure l’examen des référentiels, qui valide le contenu des cahiers

des charges, assure le lien et la cohérence entre les labels rouge, certificats de conformité produits et les IGP (ou Identité géographique protégée). Les deux autres sont dédiés à l’agriculture biologique et aux organismes certificateurs. Les travaux sont réalisés en relation directe avec le ministère de l’Agriculture et les Fraudes.

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