Premier cas d’oiseau sauvage suspecté d’être porteur du virus H5N1

18 février 2006 - La rédaction 
Le 18 février 2006, le laboratoire national de référence de l'AFSSA (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) a confirmé la présence d'un virus H5N1 hautement pathogène sur le canard sauvage trouvé mort le 13 février 2006 dans la commune de Joyeux (Ain). Une série de mesure d’urgence ont été prise dans l’Ain mais aussi au niveau national dont le confinement des volailles généralisé sur l’ensemble du territoire. Lors d’une conférence de presse, le 18 février, Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture, a fait le point de la situation, rappelant en conclusion que la viande de volaille ne présente aucun danger pour la consommation.

7 canards trouvés morts le 13 février par un garde de l’ONCFS sur la commune de Joyeux (Ain) qui comporte de nombreuses zones humides ;

A la demande du Premier ministre
le 15 février 2006, le ministère de l’Agriculture a étendu à l’ensemble
du territoire les mesures de confinement qui étaient jusque-là applicables
aux 58 départements à risque.

– Seulement 3 canards étaient en état d’être prélevés (les 4 autres étaient trop putréfiés) ;

– Ils ont été adressés au laboratoire départemental de l’Ain qui est un des six laboratoires nationaux de criblage (détermine si le virus est influenza ou non, mais pas le type) : résultat positif le 15 février 2006 ;

– Envoi au laboratoire national de référence de l’AFSSA de Ploufragan pour typage qui réceptionne le 16 février 2006 et fait une analyse groupée des 3 canards = résultats le 17 février 2006 à 15h30 : virus H5 hautement pathogène, proche de la souche asiatique (homologie à 98,8 %) à cette heure pas d’identification du N (sans doute résultats ce soir ou demain) (compte tenu des résultats, le garde de l’ONCFS qui a découvert le canard a consulté son médecin dès le 17 février).

Cette découverte s’inscrit dans le cadre de la surveillance renforcée que nous avons mise en place.

Sur la faune sauvage

1. une surveillance active avec des prélèvements sur des oiseaux capturés (automne 2005 – début 2006) :

– 2934 oiseaux prélevés

– 2562 analysés

– résultats = 132 souches Influenza dont 9 de type H5 mais faiblement pathogène (8 non N1 et le dernier en cours d’analyse)

2. une surveillance des mortalités

– en 2005 = 41 mortalités investiguées   aucun positif

– en 2006 = 160 oiseaux prélevés dont 23 cygnes (8 négatifs, 15 en cours) et le canard positif.

Les volailles sont également surveillées (programme d’automne 2005) :

– 1389 élevages prélevés

– 40 élevages avec des sérologies H5 positives mais non pathogènes

Cette découverte démontre que notre système de surveillance et d’alerte fonctionne.

Mesures prises dans l’Ain

Les mesures d’urgence prévues dans le cadre communautaire ont été appliquées dès hier soir avec un arrêté préfectoral. Une zone de protection renforcée de 3 km autour du lieu de ramassage de l’oiseau est mise en place, complétée par une zone de surveillance, l’ensemble ayant un rayon de 10 km.

La zone des 3 kms concerne :

– 14 communes

–  20 élevages professionnels (dont le parc ornithologique de la Dombes)

 – 136 basses cours

La zone des 10 kms concerne :

– 47 communes

– 63 élevages professionnels

– 590 basses cours

Tous les maires ont été informés

 

Tous les éleveurs de la zone des 3 km ont été appelés hier soir. Les 8 vétérinaires concernés ont aussi été appelés.

Les mesures dans ces zones sont les suivantes :

1. inspections clinique périodiques des volailles dans tous les élevages avec, si nécessaire, des prélèvements ;

2. la mise en œuvre dans les exploitations des mesures de désinfection des entrées et sorties, et empêcher les contacts directs et indirects avec d’autres volailles et oiseaux captifs ;

3. les sorties de volailles et autres oiseaux captifs des exploitations concernées sont interdites, sauf autorisation particulière des services vétérinaires après analyse de risque ;

4. un contrôle actif de la maladie dans la population d’oiseaux sauvages ;

Les mesures de surveillance sont renforcées dans la zone de protection.

Ces mesures sont en vigueur pour une durée d’un mois minimum.

Des experts de l’Afssa Ploufragan et de l’ONCFS seront sur place à midi pour :

1. déterminer les modalités du renforcement de la surveillance de la faune sauvage et dans les élevages

2. préciser, si possible, d’éventuelles recommandations aux éleveurs de la zone en termes de mesures de biosécurité

Mesures prises au niveau national

Plusieurs mesures ont été prises en lien avec le cas découvert :

– information immédiate de la Commission européenne et des Etats membres ;

– information de l’Office international des épizooties (OIE) ;

– information et mise en alerte de toutes les DDSV ;

– mise en alerte des 6 laboratoires de criblage (01, 21, 22, 37, 40 et 44) pour astreinte ;

– mise en alerte du laboratoire de l’AFSSA ;

– mise en alerte des vétérinaires sanitaires privés ;

– information du public sur la conduite à tenir face à un oiseau mort

 

La France a mis en place un très haut niveau de protection contre l’influenza aviaire, assuré par les nouvelles mesures annoncées par le Premier Ministre le 15 février.

Par rapport aux mesures antérieures les changements sont les suivants :

– les mesures de confinement qui étaient applicables aux 58 départements à risque sont désormais généralisées ;

– si le confinement n’est pas praticable, les visites vétérinaires sont renforcées dans les zones humides à un rythme mensuel ;

– dans les zones humides de 3 départements (Landes, Loire- Atlantique et Vendée), les basse-cours ne peuvent pas déroger au confinement ;

– dans ces mêmes zones, la vaccination des canards et des oies qui ne pourraient pas être confinés est obligatoire ;

– les marchés, comme tous les rassemblements d’oiseaux sont interdits.

Enfin, nous allons faire un recensement exhaustif des basse-cours dont la déclaration va devenir obligatoire.

Je rappelle que le département de l’Ain faisait partie des 26 départements à risque déterminés au mois d’octobre 2005.

JE SOUHAITE PRÉCISER QUELQUES POINTS

Aucun élevage de volailles n’est touché par l’influenza aviaire. Le cas découvert concerne un oiseau sauvage. Par conséquent aucune mesure d’abattage des volailles n’est prévue.

Nous travaillons en permanence avec l’AFSSA pour évaluer le risque en continu.

La viande de volaille ne présente aucun danger pour la consommation.

Il faut éviter les contacts avec les oiseaux sauvages et ne pas toucher les oiseaux morts, mais prévenir les services vétérinaires ou le 18.

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