A terme, 150 000 emplois pourraient être créés dans ce domaine. L’utilisation de la biomasse à des fins énergétiques ne dispose pas de filières lui permettant de prendre dans l’immédiat le relais des ressources fossiles. Avant tout, « il faut des approvisionnements massifs et parvenir à organiser l’amont », a expliqué Michèle Pappalardo, présidente de l’Ademe.
La mobilisation de la biomasse doit aussi permettre, dans le cadre des accords de Kyoto, de réduire l’émission de gaz à effet de serre (GES). Comme l’a expliqué Ghislain Gosse, président du centre de recherche de Lille de l’Inra (Institut national de recherche agronomique), « c’est maintenant à chaque territoire de valoriser ses productions, pour développer localement la production de sorgho ou de triticale par exemple, dans le but d’une utilisation énergétique ». L’énergie extraite de ces plantes pourra par la suite se substituer aux carburants fossiles dans les transports.
Dans un tel contexte, la mobilisation de la biomasse est amenée à devenir un sujet de discussion des plus passionnés. Aujourd’hui, car le pétrole coûte de plus en plus cher, à moyen terme pour respecter le protocole de Kyoto, et au-delà pour ne pas rester sur la paille quand le pétrole nous fera défaut.
Qu’est-ce que la biomasse ?
La biomasse est la fraction biodégradable des produits provenant de l’agriculture (substances végétales et animales), de la sylviculture et des industries connexes, ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et municipaux. Par exemple : bois, paille, cultures énergétiques, déchets de l’agriculture, des industries agroalimentaires, les plantes et les déchets animaux. Dans tous ces produits issus des activités agricoles, forestières ou industrielles, de l’énergie solaire de grande valeur est stockée sous forme d’hydrates de carbone. Ces derniers peuvent être utilisés sources d’énergie par combustion, gazéification, fermentation alcoolique ou production de biogaz.