De leur côté, les chercheurs de l’Institut de la recherche agronomique fondent de bons espoirs pour l’exploitation de la plante entière à des fins industrielles : création des biocarburants de seconde génération à partir de la lignine (1), développement de produits biodégradables de substitution (tensioactifs, bioplastiques, colles). L’essentiel étant d’anticiper les problèmes agronomiques avant de faire les choix industriels.
Pour Jean-Claude Sourie, économiste, directeur de l’unité économie publique à l’Inra Versailles-Grignon, le développement de filières à vocation énergétique dépend de la capacité des acteurs économiques à mobiliser les ressources et à régulariser l’offre. L’Etat doit se placer en arbitre pour optimiser les effets environnementaux positifs de l’agriculture : la lutte contre l’effet de serre avec l’utilisation de la masse végétale (biomasse (2)) par exemple tout en évitant les impacts négatifs comme une trop forte mobilisation des ressources en paille.
Claude Roy, coordinateur interministériel pour la valorisation de la biomasse, a toutefois souligné que “le développement des bioénergies ne pourra se faire aux dépends de l’industrie du papier et des filières alimentaires.” Le tout étant à intégrer dans une logique de développement durable en partenariat avec la sylviculture.
(1) La lignine est un groupe de composés chimiques appartenant aux composés phénoliques. On la trouve principalement dans les parois pecto-cellulosiques de certaines cellules végétales.
(2) En écologie, la biomasse est la masse totale (quantité de matière) de toutes les espèces vivantes présentes en un milieu naturel donné.