L’annonce du deuxième plan national coïncidait avec le 10e Congrès international sur l’obésité, qui s’est ouvert le 4 septembre à Sydney (Australie). Il a mis en cause, par la voix de Philip James, ancien conseiller de Tony Blair, la responsabilité des politiques agricoles européennes. “La surproduction d’huile, de graisse et de sucre, largement due aux subventions publiques visant à protéger les revenus agricoles, contribue depuis des décennies à la crise sanitaire que nous connaissons aujourd’hui”, a déclaré l’expert. L’analyse est un peu rapide, et ne tient pas compte du comportement et de l’attente des consommateurs. Les 2 500 experts se sont pour l’essentiel penchés sur ces comportements alimentaires, pour prévenir ce qui est maintenant qualifié de problème numéro un de santé dans le monde. La surnutrition touche désormais un million de personnes, alors que 800 millions sont en sous-nutrition.
Un plan de prévention contre l’obésité
Le deuxième programme national nutrition santé a été présenté en Conseil des ministres, le 6 septembre, par le ministre de la Santé et des Solidarités. Il porte sur la période 2006-2010 et sera doté, sur l’année 2007, de 47 M€. L’obésité s’impose comme un problème de santé publique majeur. Le plan national compte un volet prévention et prise en charge. L’éducation nutritionnelle reposera sur des campagnes de communication de l’Inpes (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), avec la proposition de chartes d’engagements aux collectivités territoriales et aux associations ainsi qu’à l’industrie agro-alimentaire pour une maîtrise de la composition de leurs produits. La prise en charge sera renforcée sur un plan médical (dépistage précoce, réseaux, formation des professionnels de santé). Les populations défavorisées, les plus concernées, feront l’objet d’actions spécifiques. Les fruits et légumes devraient être davantage valorisés dans les lieux de vie, et leur distribution améliorée. Autre consommation à développer : celle des aliments céréaliers complets. L’accès aux cinq fruits et légumes quotidien reste cependant hors de portée de très nombreux ménages.