Et des bêtes dans leur près !
clients.” Pour Louis Orenga, directeur du CIV (Centre d’information des viandes), le remaniement du règlement sur le bien-être animal lancé par la Commission européenne risque de déboucher sur un paradoxe identique. Certes, ce thème est un véritable sujet de société, mais il se place aussi comme un enjeu économique pour la filière de production de viande. Deux raisons suffisantes pour ne pas prendre de décision réglementaire sans mettre en face des moyens conséquents pour les expliquer et les valoriser. D’autant que les conditions d’élevage des animaux importés dans l’Union européenne peuvent se révéler moins exigeantes. Selon Louis Orenga, l’information sur les engagements pris par la filière doit être dispensée par une structure relais qui devrait aussi être contrôlée par une instance indépendante, garantissant l’objectivité de ses avis. Cette communication ne serait ni journalistique, ni publicitaire : “L’outil reste à inventer !”, ajoute-t-il.
Encore faut-il savoir où est placé le curseur pour ensuite le bouger. En effet un sondage internet réalisé pour la Commission européenne, à l’automne 2005, a fait apparaître que 60 % des Européens considéraient le niveau de bien-être des animaux comme faible. Pourtant, ces mêmes citoyens n’ont pas été interrogés sur leur degré de connaissance des textes alors que la Commission souhaitait s’appuyer sur les résultats “pour aller plus loin afin de répondre aux attentes des citoyens”.
13 % des Français citent un règlement sur le bien-être animal
C’est pourquoi, en début d’année, le CIV a réagi à cette large consultation par internet : “Nous avons été interpellés par les modalités de l’enquête. La réaliser sur internet ne garantit pas que l’échantillon de citoyens ayant choisi de répondre soit représentatif. Il peut par exemple y avoir une mobilisation forte des opposants, quel que soit le thème abordé”. Du 17 au 35 janvier, 1 000 Français ont été interrogés sur les conditions d’élevage. Louis Orenga a souhaité en premier lieu juger la connaissance des textes par les citoyens : 68 % déclarent “être au courant”. Et de leur demander de citer au moins une disposition de cette réglementation : seulement 13 % en sont alors capables. Ce qui ne semble pas surprenant. Et dans ce cas, 13 % jugent les exigences réglementaires faibles. Là où le questionnaire du CIV et celui de la Commission se rejoignent, c’est sur la forte demande en matière d’étiquetage : plus de 80 %.
Enfin, ils sont 41 % selon le CIV à accepter de payer un surcoût de 5 à 10 % pour permettre le bien-être animal.