Épis-Centre et l’approvisionnement responsable

7 novembre 2006 - La rédaction 
La coopérative Épis-Centre, dont le siège est à Bourges (Cher) affine sa stratégie d’approvisionnement vers une agriculture responsable. Bernard Sargis, directeur général, explique en quoi consiste cette stratégie, notamment en mettant en avant des produits respectueux tant de la santé des hommes que de l’environnement.

Question :

Pour Bernard Sargis, directeur de la coopérative Epis-Centre, les agriculteurs aspirent à des solutions pérennes qui respectent l’environnement.

Bernard Sargis : Jusqu’ici, les principaux critères d’évaluation d’un produit de protection des plantes – un fongicide par exemple – étaient son efficacité sur la maladie visée et son coût. On tenait moins compte des autres critères : impact sur la santé de l’utilisateur comme du consommateur, pollution des sols traités, des nappes phréatiques. Aujourd’hui, il est indispensable d’avoir une approche plus globale de la question.
La notion de bénéfice-risques, comme en pharmacie, s’introduit déjà au niveau des commissions d’homologation des produits de phytopharmacie : l’homologation d’un produit n’est plus une prérogative du seul ministère de l’Agriculture. Les commissions sont aujourd’hui constituées, non des seuls agronomes, mais aussi de médecins, de spécialistes de l’écologie et d’économistes : c’est une révolution – et un vrai progrès !

Question : Bernard Sargis : Prenons un exemple. Nous avons signé un partenariat avec la société Goëmar qui a lancé, il y a quelque temps, un vaccin des plantes destiné à protéger le blé et l’orge de leurs maladies précoces : Iodus. Ce produit, issu de produits naturels, les algues, ne présente aucune toxicité, ni pour l’homme, ni pour l’environnement. Nos services techniques ont vérifié, en collaboration avec l’institut technique Arvalis, son efficacité. Celle-ci est désormais équivalente à celle des produits chimiques actuellement employés en traitement précoce. Par contre, outre la non-toxicité, les avantages sont nombreux : le mode d’action par stimulation des défenses naturelles de la plante exclut a priori tout risque de résistance, tel qu’il en apparaît aujourd’hui avec les traitements conventionnels. De plus, les effets indirects sur d’autres maladies, parce que la plante a acquis plus de résistance, ne sont pas négligeables. Enfin, ce produit peut certainement être utilisé en mélange avec d’autres produits classiques.

Question : Bernard Sargis : Nous avons l’intention de proposer cette solution à nos agriculteurs qui partagent, d’ailleurs, les mêmes préoccupations que nous ! Car eux, qui sont dans la réalité quotidienne, aspirent souvent à des solutions plus pérennes. L’enquête réalisée sur plusieurs années consécutives, par un organisme indépendant,Question : Bernard Sargis : Non. Nous avons dû faire, en coopération comme je vous l’ai dit avec Arvalis, des études nombreuses et approfondies. Celles-ci s’avérant positives, nous avons ensuite dû régler avec Goëmar, le problème de la compétitivité de Iodus, de manière à ce que les agriculteurs trouvent aussi un avantage financier au changement proposé. Cette société a accepté, dans son souci de promouvoir un nouveau concept dans lequel elle a foi depuis longtemps (ses recherches ont commencé il y a quinze ans…), de ne pas introduire dans le calcul de son prix de revient le coût, fort élevé, de sa recherche.Question : Bernard Sargis : En effet. Après avoir visité cette société à Saint-Malo et avoir rencontré ses chercheurs, nous avons ensemble imaginé un partenariat, notamment sur les nouveaux vaccins concernant d’autres cultures. Car nous avons les moyens d’offrir à Goëmar de grandes possibilités d’expérimentation dans notre ferme du Chaumoy. Nous yla recherche. D’autres idées ont été débattues, qui pourraient éventuellement se concrétiser à moyen terme.

Question : Bernard Sargis : Ce serait prématuré. Reparlons-en dans quelques mois…

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