Récupérer les emballages, une mission évidente

22 décembre 2006 - La rédaction 
Réseau de collecte dense, souplesse, implication des équipes dans le conseil sont les trois lignes de conduite suivies par la Coopérative du syndicat général des vignerons (51). Des actions pas du tout bidon!

Avec 71 % du gisement d’emballages de produits phytopharmaceutiques récupérés en 2006 dont 27 % de boîtes et de sacs la Coopérative du syndicat général des vignerons (CSGV) peut affirmer que sa collecte marche très bien! Luc Truchon, responsable technique environnement, explique ce franc succès par un réseau de collecte proche des viticulteurs de la Marne,“au maximum, ils ont 20 km à parcourir” et une ouverture en continu des lieux de dépôt.

Luc Truchon, responsable technique de la CSGV gère depuis cinq ans la récupération des emballages de produits phytopharma-ceutiques.
. “Les viticulteurs peuvent- rapporter leurs emballages tout au long de l’année, ils le font généralement lorsqu’ils achètent des produits neufs”, précise-t-il. Le tout conforté par une communication sur les bonnes pratiques de traitement et d’élimination des emballages diffusée régulièrement auprès de 9000 adhérents. Le bon score obtenu pour les boîtes et les sacs est à relier au mode de trai-tement des viticulteurs champenois: “tous les sacs utilisés en traitement hélicoptère – soit 2000 ha – sont d’emblée ramassés”,Le distributeur, pilier du recyclage

Bien évidemment, le fait d’avoir répondu présent en 2001 au démarrage de cette filière de recyclage sur la région offre, au fil des campagnes, une plus forte notoriété. Cette implication a toujours semblé légitime pour la coopérative: “Qui pourrait le faire à notre place?”, interroge Luc Truchon. “La gestion des déchets entre dans les missions de la coopérative à travers la notion de service auprès de nos adhérents. La coopérative se place aujourd’hui comme un acteur incontournable dans la gestion des déchets agricoles, tant sur l’amont en incitant les fabricants à financer les solutions d’élimination que sur l’aval en développant auprès des adhérents des actions de prévention et de conseil”, illustre-t-il. La CSGV va même au-delà de cette mission, puisque depuis 2006, la coopérative récupère également les sacs vides d’engrais (15 tonnes en 2006). L’achat d’une presse (15000 Ä d’investissement) permet de réaliser des balles de déchets de 500 kg.

Avis d’expert

 src=Entretien avec Arnaud Descotes, Centre interprofessionnel des vins de Champagne.

Quels sont les facteurs de réussite de la collecte d’emballage phytos auprès des viticulteurs champenois?

Tout le monde est responsabilisé, viticulteurs, distributeurs, industriels. C’est un bon équilibre. Pour chacun, l’effort demandé n’est pas hors de portée. De plus, la communication est adaptée et ciblée. Un même message est relayé depuis quinze ans par l’ensemble de l’interprofession. Il trouve un bon écho auprès de viticulteurs déjà sensibilisés depuis les années 90 aux problématiques environnementales. Aujourd’hui, la prise de conscience est quasiment généralisée aux 15000 exploitations.

Comment voyez-vous la collecte dans cinq ans ?

La crédibilité que la filière a déjà acquise en cinq ans doit être mise à profit pour élargir le périmètre de collecte à tous les déchets de la viticulture.

Séparer les déchets valorisables des autres

Et pour l’avenir? Luc Truchon prédit d’abord une baisse du gisement, no-tamment à cause du recul des ventes- d’herbicides et formule un souhait: “j’espère juste que la collecte sera simplifiée pour les viticulteurs, car la simplicité est source d’efficacité.” Concrètement, il préférerait l’élargissement du périmètre aux autres types de déchets et la gestion en deux grands flux: les déchets valorisables d’un côté et les déchets  src=non valorisables de l’autre. Car la gestion actuelle est complexe-. Les viticulteurs doivent séparer les bouchons des bidons, les boîtes et sacs, et les racks de confusion sexuelle. “Rien que pour les phytos, nous générons quatre flux!” Pour l’heure, la motivation prime sur la rationalisation. C’est le meilleur ciment.

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