Les financements publics outre-mer ignorent largement les enjeux écologiques

16 janvier 2007 - La rédaction 
Selon une vaste étude menée sur deux ans par le Comité français de l’UICN (Union mondiale pour la nature), les financements publics dont bénéficie l’outre-mer n’intègrent pas suffisamment les enjeux écologiques. Le constat général est très décevant. Loin des ambitions politiques affichées, les efforts en matière de protection de la biodiversité et de gestion durable des écosystèmes restent très insuffisants.

Le Comité français de l’UICN vient de publier un rapport intitulé « Financements publics et biodiversité en outre-mer : quelle ambition pour le développement durable ? ». Cette étude analyse pour la première fois, sous l’angle de la biodiversité, l’ensemble des financements nationaux et européens consacrés à l’outre-mer, ainsi que la défiscalisation. Elle montre que la protection et la gestion de la biodiversité sont peu traitées dans les dispositifs financiers et fiscaux applicables aux collectivités françaises d’outre-mer. Elles n’en constituent pas un critère d’allocation et ne bénéficient que des sommes très modiques. class=

En dépit des efforts engagés en matière de patrimoine naturel en outre-mer (projets de parcs nationaux et de réserves naturelles, plans d’action de la stratégie nationale pour la biodiversité, etc.), les financements publics continuent à encourager des modèles de développement en décalage avec les enjeux de développement durable des collectivités d’outre-mer. Dans toutes les îles d’outre-mer comme en Guyane française, la préservation des milieux naturels est pourtant cruciale tant pour l’activité économique que pour l’identité culturelle de ces territoires. De plus, le réchauffement climatique rend la protection des écosystèmes terrestres et marins essentielle pour la sécurité même des populations. Une prise de conscience s’opère à travers tout l’outre-mer depuis quelques années, mais il faut maintenant la traduire concrètement par des moyens financiers mieux employés.

Qu’ils s’agissent du ministère de l’Outre-mer, des collectivités d’outre-mer, des contrats de plan Etat-région ou des conventions Etat-collectivités d’outre-mer, la protection des espèces et des écosystèmes ne figure presque jamais dans les projets. C’est la raison pour laquelle l’UICN juge indispensable et urgent que l’utilisation et les orientations des financements en outre-mer soient changées au profit d’un développement durable.

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