Améliorer les bilans environnementaux des bioénergies via la fertilisation

28 février 2007 - La rédaction 
La biomasse peut être utilisée dans la production d’énergies renouvelables. Pour accroître les rendements et répondre aux objectifs fixés, la fertilisation a un rôle à jouer.
Explications.

La biomasse tient une place majeure dans la production d’énergies renouvelables. Ses atouts sont indéniables : son stockage et son transport sont faciles, elle est disponible tout au long de l’année et elle est capable de fournir les trois types d’énergies que sont la chaleur, l’électricité et le carburant pour le transport.

La fertilisation raisonnée pour gagner en biomasse

“Grâce à la fertilisation, l’agriculteur peut gagner en efficacité tout en préservant l’environnement.”

Ces atouts confirment que la biomasse a de l’avenir dans la production d’énergies renouvelables. Mais encore faut-il trouver des solutions pour la produire sur des surfaces limitées sans concurrencer les productions alimentaires. La fertilisation a un rôle à jouer. Elle permet d’augmenter la quantité de biomasse récoltée en améliorant le rendement de la photosynthèse. Des essais au champ en Allemagne (Yara) ont démontré qu’avec 170 kg d’azote apportés par hectare, le rendement du blé d’hiver est de 8,2 tonnes comparé à 4,7 tonnes sans utilisation d’engrais azotés. Ces 8,2 tonnes de grains sont équivalentes à 3 tep* d’énergie solaire capturées et fixées sous forme de biomasse, alors que sans apport d’engrais, ce chiffre est ramené à 1,7 tep. L’amélioration de rendement est également nette chez le colza d’hiver : pour un apport d’environ 220 kg d’azote par hectare, le rendement est de 5,4 t (soit 3 tep) comparé à 2,2 t sans utilisation d’engrais azoté (soit 1,3 tep). Ces exemples confirment que les engrais minéraux permettent de fixer 4 à 6 fois plus d’énergie sous forme de biomasse qu’ils n’en consomment aux stades de la production, du transport et de l’épandage.

Bilan énergétique et environnemental positif

Le bilan énergétique de la production de cultures dédiées aux biocarburants est très positif : l’énergie fixée par la culture reste largement supérieure à l’énergie dépensée pour la produire. À titre d’exemple, le blé fixe plus de 3 tep/ha dans le grain alors qu’on dépense moins de 0,5 tep/ha pour le produire (fertilisation N, P et K comprise). Même constat pour la betterave à sucre qui fixe plus de 5 tep/ha pour moins de 0,5 tep dépensée. Pour ce qui est du bilan gaz à effet de serre, là aussi le résultat est très positif. La fixation de gaz carbonique par la photosynthèse est beaucoup plus importante que l’émission de gaz à effet de serre liée aux différents intrants et à l’émission des sols en N2O. Les chiffres le prouvent : le blé fixe près de 13 tonnes équivalent CO2/ha pour une émission d’environ 3 t éq. CO2/ha liée aux carburants et aux intrants. Pour la betterave à sucre, le bilan environnemental est également largement positif puisqu’on évalue un apport de 18,2 t éq. CO2/ha (différentiel entre ce que la culture fixe et ce qu’on a émis pour la produire). Pour atteindre l’objectif d’incorporation de 10 % de carburants verts dans les carburants en 2015 fixé par le gouvernement français, il faut améliorer les rendements de la production de biomasse et de sa transformation en biocarburants. La généralisation des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement et le développement de l’agriculture raisonnée en France devront y contribuer.

* tep : tonne équivalent pétrole
Source : “Biomasse, énergie et fertilisation”
Interview de Gilles Poidevin, délégué général de l’Unifa

L’Unifa tient salon au Sima pour la deuxième fois

“L’Unifa est l’organisation professionnelle représentant les industries françaises et européennes productrices de fertilisants minéraux et organo-minéraux en France. Elle intervient, entre autres domaines, sur l’agronomie et l’environnement liés à l’utilisation des engrais destinés à l’agriculture. Nous serons à nouveau présents au Sima, sur l’espace des bonnes pratiques agricoles, afin de répondre aux questions des agriculteurs et des prescripteurs sur les dernières techniques de fertilisation raisonnée respectueuse de l’environnement. Outre la mise à disposition de nombreuses documentations institutionnelles gratuites, une animation sur le recyclage des bidons et big-bags est programmée. Venez nombreux nous rendre visite !”

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