La bande enherbée pour l’eau
Depuis 2004, l’implantation de surfaces enherbées le long des cours d’eau est devenue obligatoire, pour une superficie équivalant à 3 % des cultures de céréales, d’oléoprotéagineux, de lin…
Ces bandes permettent de conserver la qualité des eaux de surface en retenant et en dégradant les substances organiques et minérales ainsi que les produits phytosanitaires éventuellement issus des champs par ruissellement ou dérive.
La bande enherbée pour le sol
Là où l’érosion pose de graves problèmes, comme dans le Pays de Caux, l’implantation de bandes enherbées en bord de champ et perpendiculairement à la pente préserve les sols en limitant les ruissellements et l’entraînement des éléments fins et de la matière organique.
La bande enherbée pour les auxiliaires
Les bords de champs sont des espaces favorables aux lombriciens, à partir desquels ils colonisent les espaces cultivés, améliorant ainsi la structure du sol en surface comme en profondeur. Tout comme les haies, les bandes enherbées abritent de grandes quantités d’insectes. Très rares sont ceux qui sont nuisibles pour les cultures-. Très souvent, des auxiliaires y trouvent un abri, des sites de ponte et d’hivernage, des ressources alimentaires de complément. Ils sont ainsi toujours présents sur les cultures, et interviennent en permanence pour la régulation des populations d’insectes ravageurs.
Sans éviter les grandes pullulations, ils contribuent au raisonnement des pratiques de protection des cultures.
La bande enherbée pour la faune sauvage
En permettant le développement pérenne d’une végétation naturelle ou semée, relativement diversifiée, et l’installation de populations d’insectes significatives, c’est toute une chaîne alimentaire qui se crée.
Les oiseaux en profitent pleinement, et en particulier des espèces emblématiques comme la perdrix grise. Elle trouve dans les bords de champs des sites favorables à son alimentation, à la nidification, à l’élevage des jeunes, ainsi qu’un abri contre les intempéries et les prédateurs.
• Conservez les bandes existantes, et à défaut semer des mélanges pérennes et recouvrants de ray-grass anglais et de trèfle blanc, ou de fétuques et dactyle, sur une largeur minimum de 5 mètres ;
• Préférez les semis d’automne, si possible précédés d’un faux-semis ;
• En fonction du but recherché, implantez les bandes enherbées le long des cours d’eau et des fossés, dans les pentes, le long des haies ou des chemins, comme bande de rupture entre des parcelles culturales ou pour diviser les plus grandes ;
• Réalisez un entretien mécanique par broyage soit à l’automne, soit au début du printemps, en mars-avril ;
• En cas de développement de plantes indésirables, intervenez d’abord localement avec un herbicide sélectif avant d’envisager une intervention mécanique ou chimique sur l’ensemble du couvert ;
• Pour éviter l’extension d’adventices concurrentielles pour les cultures, réalisez au cours du printemps une bande séparative entre le bord de champs et la culture entretenue mécaniquement ou chimiquement ;
• Évitez tout apport direct ou par dérive de fertilisants ou de produits phytosanitaires sur les bords de champs.
(Office national de la chasse et de la faune sauvage)
En modifiant la taille et la disposition des parcelles, en fixant les nouvelles limites de celles-ci à l’aide des bandes enherbées, l’agriculteur peut alors adapter son outil de travail à de nouvelles exigences : celles liées à son matériel, mais aussi aux textes réglementaires ou aux demandes commerciales, aux risques naturels comme l’érosion, aux attentes de la société en matière de paysage.
Et de profiter au mieux de l’action bénéfique des auxiliaires.
– Favorisez les parcelles de forme allongée et d’une largeur compatible avec celle de son outil le plus large (épandeur à phytosanitaires) ;
– Retenez comme surface maximale des parcelles celle réalisée en une journée lors du chantier de travail le plus important (la récolte par exemple) ;
– Travaillez toujours les parcelles perpendiculairement à la pente.
Une surface de 7 à 15 ha en zone de grandes cultures (moins en zone de prairie ou de bocage), et une largeur maximale de 150 m semblent constituer un bon compromis.