Comment gérer les déchets de l’exploitation ?

2 mars 2007 - La rédaction 
L'essentiel pour le producteur est de limiter sa production de déchets, respecter quelques bonnes pratiques d'élimination de ces derniers, non seulement pour faciliter le retraitement en aval des filières de recyclage, mais aussi pour respecter les différents règlements (conditionnalité, cahier des chagres, etc.).

1) Bien séparer les déchets

Si les produits phytopharmaceutiques et leurs emballages représentent une grande partie des déchets de l’exploitation, ils ne sont pas les seuls. Et il n’est pas rare de voir s’accumuler d’autres déchets tels que plastiques, batteries, ferrailles et autres huiles usagées.

50 % des emballages vides de produits phytosanitaires sont aujourd’hui récupérés.

L’élimination des sacs plastiques, que ce soient des big-bags ou des sacs d’engrais de 50 kg, passe le plus souvent par le fournisseur. Des collectes locales sont parfois organisées pour les sacs d’engrais et les bâches. Les vieilles batteries sont à stocker dans des conteneurs étanches. Les huiles usagées sont, en principe, reprises gratuitement par des sociétés agréées. Ce système est financé par une taxe prélevée sur le prix des huiles neuves. Quant aux pneumatiques, depuis le 1er janvier 2004, les distributeurs de pneus neufs reprennent gratuitement les pneus agricoles venant d’être démonté (ceci ne concerne pas les pneus utilisés sur les tas d’ensilage).
En cas de travaux de démolition, les gravats doivent être séparés en fonction de leur nature. Les gravats inertes (bétons, tuiles, briques ou céramiques) peuvent être utilisés en remblais, contrairement aux gravats dangereux (plâtre, matériaux peints ou contenant des solvants, etc.). Les plaques en fibrociment contenant de l’amiante, doivent être palettisées et filmées, avant d’être expédiées vers un centre d’enfouissement. En présence d’amiante, mieux vaut confier le démontage à une entreprise spécialisée, celle-ci devant se repartir avec les déchets.

Des interdictions aux recommandations

Pratiques interdites
– Dépôts sauvages dans le milieu naturel
– Enfouissement
– Brûlage à l’air libre
– Brûlage dans un incinérateur individuel
– Dépôts aux ordures ménagères de déchets dangereux ou de déchets susceptibles de poser un problème de traitement

Pratiques recommandées
– Trier les déchets dangereux et les stocker à part dans un lieu adapté
– Trier les déchets banals pour faciliter leur recyclage
– Favoriser les fournisseurs pratiquant la reprise des déchets

Enfin, depuis le 15 novembre 2006, la filière de récupération des déchets électriques et électroniques fonctionne. Ainsi tout ce qui est batteries, matériels de bricolage, nettoyeurs haute pression, bureautique, doit être repris par le vendeur lorsque vous remplacer l’outil (règle d’un pour un). Pour les équipements strictement professionnels, c’est toujours au détenteur d’en assurer l’élimination. Toutefois pour le recyclage de tout équipement acheté après le 13 août 2005, les professionnels doivent traiter en direct avec les fabricants et revendeurs. Pensez d’ores et déjà à faire préciser ces conditions sur tout nouveau contrat de vente.

2) Les emballages vides de produits phyto-pharmaceutiques (EVPP)

La récupération des EVPP est assurée par les distributeurs agricoles, partenaires de la filière agricoles appuyés par les Chambres d’agriculture. Ils vous communiqueront les périodes et lieu de collecte (ou www.adivalor.fr).
Les emballages vides en plastiques doivent être stockés après avoir été soigneusement rincés et égouttés. Les boîtes sont conservées à part dans un sac transparent dédié. Consignez aussi les bouchons à part.

3 ) Les produits phyto-pharmaceutiques non utilisables (PPNU)

Certains produits deviennent inutilisables pour diverses raisons : produits stockés dans de mauvaises conditions, produits périmés, produits non identifiés, produits qui ne sont plus autorisés, ou qui ne sont plus utilisables en raison du respect d’un cahier des charges ou d’une modification de l’assolement. Conservez tous ces produits dans le local phytos en les isolant par catégorie, dans leurs emballages d’origine avec leurs étiquettes, en indiquant de manière claire “à détruire”. class=
Attention, les transvaser ou les mélanger est une pratique interdite. Le moment venu, profitez des opérations de collecte organisées par les distributeurs partenaires de la filière Adivalor. Les dates de collecte sont généralement annoncées par la presse locale.
Depuis 2002, 8 000 tonnes de produits phytopharmaceutiques non utilisables ont ainsi été récupérés. L’élimination de ces produits coûte cher : 3 à 5 euros par kilo. La meilleure façon de gérer ces déchets est la prévention : faites des plans de traitement, raisonnez les achats par campagne agricole afin de limiter les stocks.

4 ) Les bâches plastiques

Elles couvrent les serres, bâchent les silos de maïs, enrubannent le foin, protègent les plates-bandes maraîchères, emballent l’engrais. Mais après usage, que faire des bâches plastiques agricoles ? Les brûler, les enterrer ? C’est interdit. Les transporter en déchetterie ? Ces dernières n’ont pas vocation à prendre en charge les déchets professionnels. Les faire traiter par une entreprise : trop cher pour l’agriculteur. De nombreuses opérations de collecte sont organisées par les coopératives, les négociants avec le soutien des Chambres d’agriculture. C’est le cas par exemple en Maine-et-Loire où près de 1 300 t ont été récupérées en 2005 puis transportées (aux frais des coopératives et des négociants) au siège de la société Anjou général recyclage dans le même département. Là, les plastiques sont triés, lavés, broyés, transformés en granulés puis revendus aux industriels du plastique.

5) Big-Bags

Une première étude pour organiser la récupération des big-bags est actuellement réalisée par Adivalor pour le compte de l’Union des industriels de la fertilisation. Le gisement est actuellement estimé à 7 000 t de matières plastiques. L’objectif est d’en récupérer plus de 50 % en 2010. Les conclusions sont attendues courant mars 2007.
Quelques distributeurs organisent avec le fabricant d’engrais Yara la récupération de ses big-bags 100 % recyclables.

6) Les pneumatiques

Un décret du 24 décembre 2002 prévoit que les garagistes et les concessionnaires reprennent gratuitement les pneus usagés lors de leur remplacement par un pneu neuf. Cette mesure est entrée en vigueur le 1er janvier 2004.

Qui contacter ? Les garagistes, les collecteurs de déchets banals, les Chambres d’agriculture, Aliapur (filière nationale de recyclage des pneus) : www.aliapur.fr. Pour les stocks anciens, la reprise est à négocier avec les repreneurs.

À charge donc pour les fabricants d’organiser et de financer la collecte et l’élimination de ces pneus usagés dans la limite des volumes vendus l’année précédente. C’est la mission de la filière nationale Aliapur.
Attention, cette collecte gratuite ne concerne que les pneus mis sur le marché récemment. Les détenteurs de vieux stocks de pneus usagés sont tenus de les faire éliminer à leur frais : c’est le cas par exemple des pneus utilisés comme lests sur les silos d’ensilage.
Bien sûr, il est interdit de les abandonner, de les enfouir ou de les brûler à l’air libre.
N’hésitez pas à vous adresser à un recycleur spécialisé.

 class=Les bons gestes pour rincer vos produits

1 – Avant le traitement, lorsque les bidons sont vidés, rincez-les par agitation manuelle ou dans la cuve mélangeuse du pulvérisateur sous un jet clair pendant 30 secondes.
2 – Versez l’eau de rinçage dans la cuve.
Vous utilisez ainsi le produit jusqu’à la dernière goutte.
3 – Les emballages sont égouttés dans un lieu spécifique.
4 – Vous pouvez utiliser un sac transparent pour les stocker et les transporter (à demander à votre distributeur)
5 – Portez les bidons ou les sacs au lieu de collecte.

Plastiques : Récupération à l’étude

Le financement et le lancement d’une étude de préfiguration au démarrage de la filière progressive et volontaire de récupération des FPAU (films plastiques agricoles usagés) ont été décidés le 15 décembre, lors d’une réunion au ministère de l’Écologie. Le Comité des plastiques agricoles, en charge de l’animation, devrait confier la réalisation de cette étude à Adivalor. L’objectif est le lancement des premières collectes lors du deuxième semestre 2007.
www.plastiques-agriculture.com

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