Référence environnementDidier Perréol
R.E.D.P.R.E. : L’une des missions de l’agence est de faire connaître votre secteur. D.P. : L’un des rôles principaux de l’Agence Bio est de promouvoir et de communiquer sur les produits bio. Dans ce cadre, nous sommes présents à de très nombreuses manifestations, que ce soit des salons, des colloques. À titre d’exemple, nous avions un stand au dernier Salon de l’agriculture, nous sommes les animateurs de l’événement annuel qu’est le printemps bio, qui débute le 1er juin, et nous organisons le 2 octobre les assises de la bio. R.E. : Votre rôle va sûrement au-delà de la simple délivrance du logo ABD.P. : Oui, délivrer le logo AB fait partie de nos attributions. Mais je veux aussi souligner le deuxième rôle de l’agence qui est la connaissance du marché et l’incitation à son organisation. Par exemple, nous savons que nous manquons de céréales bio. Si les clients d’aval pouvaient davantage faire connaître leurs besoins, voire contractualiser avec l’amont, la production pourrait mieux s’adapter. R.E. ? D.P. : La démarche agriculture biologique est pour moi une des composantes du développement durable. Je ne peux pas la dissocier des autres éléments que sont par exemple le respect des personnes, la solidarité, la juste rémunération des acteurs comme le met en avant le commerce équitable. Il s’agit d’un échange humain partagé. L’agriculture biologique doit aller plus loin qu’un simple cahier des charges.
Des aides et des normes Le PDRH, “Programme de développement rural hexagonal” prévoit un certain nombre d’aides pour l’agriculture biologique. Didier Perréol déplore qu’une grande partie des aides privilégie seulement la production. Par ailleurs, l’Agence Bio plaide pour un haut niveau d’exigence en termes de normes. “Nous devons également nous battre pour le respect des règles actuelles de l’Agriculture biologique, indique le président de l’Agence Bio. Au plan européen, certains auraient bien aimé faire baisser le niveau des exigences mais nous ne sommes pas d’accord. Actuellement, a le droit d’être appelé biologique un produit dont la composition comprend au moins 95 % de composants bio. Et pas question qu’un fabricant qui utilise de la vanille bio à concurrence de 2 % dans un produit puisse évoquer le mot bio sur son emballage.”
Je reconnais que le bio est en pleine évolution, que des efforts sont faits notamment par les pouvoirs publics français et européens. Mais encore une fois, j’insiste sur le fait que les incitations doivent concerner toute la filière et pas seulement les agriculteurs. Il y a donc encore du travail pour faire avancer cette idée. Certains départements comme l’Ardèche, ou la région Rhône-Alpes, œuvrent énormément dans ce sens.
Le bio implique toute une filière
Directeur d’Euro-Nat, entreprise de transformation de produits bio en Ardèche qu’il a créée il y a vingt ans, Didier Perréol a été élu président de l’Agence Bio en novembre. Il rappelle le rôle de cette agence mais aussi sa vision et sa stratégie pour le bio qu’il veut replacer dans un esprit de filière et de développement durable.
Pour Didier Perréol, le bio est plus qu’un simple cahier des charges. Il est une des composantes du développement durable.