Les cycles biologiques des cultures bouleversés

25 mai 2007 - La rédaction 
Ce n’est plus à prouver, l’augmentation notable de la concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère entraîne des changements climatiques : augmentation des températures, modification du régime des pluies, instabilité du climat…Evidemment, cela ne va pas sans conséquences pour le monde agricole. Tour d’horizon des bouleversements à venir.

Déplacement des zones de production
Selon l’Inra, un réchauffement de 1 °C équivaut à un déplacement vers le nord de l’ordre de 180 km et en altitude de l’ordre de 150 m. Même si à l’heure actuelle, rien n’est encore observé concernant les déplacements géographiques des différentes cultures, l’hypothèse d’une modification profonde de la géographie du paysage est à retenir. On peut légitimement envisager, avec un réchauffement accru, une remontée de certaines productions et, pourquoi pas, l’introduction de cultures nouvelles dans le sud.

Raccourcissement des cycles de culture
Le développement des grandes cultures étant avant tout lié aux températures, une modification de la vitesse de développement des plantes sera sans aucun doute observée. De même que le calendrier des semis, des traitements et des récoltes sera modifié.
Point positif, la hausse des températures stimulerait l’élaboration de biomasse grâce à la photosynthèse. Cela se traduirait par une augmentation notable des rendements. A la condition majeure de disposer d’une quantité d’eau suffisante.  />Au contraire, pour les céréales d’hiver, l’insuffisance de froid pénaliserait fortement la préparation hivernale de la germination (plus scientifiquement appelée période de vernalisation).<br />
En arboriculture, on a déjà observé une floraison plus précoce en moyenne, d’une à trois semaines. Paradoxe : cette avancée de la floraison risque d’augmenter les dégâts causés par le gel printanier. L’exposition des arbres au gel correspondant à des stades sensibles des organes de fructification.<br />
Le monde agricole dispose déjà de bons outils pour s’adapter au mieux. La génétique devrait permettre le développement de plantes au cycle plus long ou plus tardif, pouvant résister à la sécheresse. <o:p></o:p></p>
<p class=Développement de nouvelles maladies ou de nouveaux ravageurs
Le stress causé par le changement climatique entraînera une plus grande vulnérabilité des plantes et des arbres à certains ravageurs et maladies. Les aires de répartition de certains ravageurs s’agrandiront.

Le réchauffement climatique peut accroître le risque de maladie des arbres

Quelles conséquences peut avoir le réchauffement climatique sur les maladies des plantes ? Une équipe de chercheurs de l’Inra a étudié le cas de la maladie de l’encre du chêne, provoqué par le champignon Phytophthora cinnamomi. Celui-ci attaque les racines de nombreux arbres, notamment du châtaignier. Il est aussi responsable dans le Sud-Ouest de la France de la maladie de l’encre du chêne rouge et du chêne pédonculé. Celle-ci se manifeste par la formation d’un chancre sur la partie basse du tronc, qui déprécie la bille mais n’entraîne pas le dépérissement des arbres attaqués.
En observant des coupes d’arbres infectés, les chercheurs ont effectué une étude rétrospective de l’évolution de la maladie sur les trente dernières années. Ils ont ainsi développé un modèle décrivant l’influence du gel sur l’évolution des chancres. Ils ont montré que le froid hivernal limite le développement de la maladie. Un modèle permettant de prédire la survie du parasite en fonction des conditions climatiques a alors été mis au point, ce qui a permis l’établissement d’une carte du risque. Une nouvelle carte tenant compte du réchauffement climatique à venir est en cours d’élaboration. La zone de risque élevé y sera beaucoup plus étendue. (source Inra)

Point Météo

Par Pierre-étienne Bisch, président de Météo France

“En France métropolitaine, la température a augmenté d’environ 1 °C au cours du XXe siècle, contre + 0,6 °C à l’échelle planétaire. Cette hausse est d’autant plus marquée dans le sud du pays. Cette progression de la température moyenne s’accompagne d’une hausse des extrêmes. Ainsi, les jours de gel en plaine sont moins nombreux alors que les températures estivales les plus élevées augmentent. Les précipitations augmentent en hiver mais diminuent en été. Deux éléments prouvent à tout un chacun l’évolution du climat : le recul des glaciers alpins et la date de début des vendanges qui se décale. Quant aux événements extrêmes comme les cyclones et les tempêtes, des études sont en cours pour confirmer ou non les tendances pressenties.”

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