Après le cyclone, appel à une reconstruction écologique

22 août 2007 - La rédaction 
Dans une lettre ouverte aux présidents des conseils régional et général ainsi qu’à tous les élus de la Martinique, les écrivains Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau appellent à profiter du désastre provoqué par le cyclone Dean pour reconstruire une Martinique plus écologique.

« Un cyclone est passé. Dans son sillage : désolation végétale, ruptures diverses, et l’accablement des plus démunis… Mais les moments chaotiques sont souvent des lieux de renaissance. Toute régénération surgit toujours d’une perturbation. Plus la perturbation est sévère, plus le renouvellement qui s’ensuit est profond, puissant, parfois jusqu’à la mutation », annoncent d’emblée Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau.

Les écrivains Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau appellent à profiter du désastre provoqué par le cyclone Dean pour reconstruire une Martinique plus écologique.

Pour eux, il convient désormais de «profiter de cette calamité pour assainir ce qui peut l’être». Le plus urgent et le «plus déterminant concerne l’agriculture, singulièrement la banane. Cette production constitue l’épine dorsale de notre étrange économie». Constatant les dégâts à l’environnement liés à cette production, mais sans négliger la détresse des milliers de personnes qui en vivent, Edouard Glissant et Patrick Chamoiseau appellent à « penser, imaginer, se projeter, désirer un futur. Quitte à être massivement subventionnés, quitte à recevoir des tombereaux de secours bienveillants, pourquoi les affecter au seul réamorçage du cycle de la dépendance ? Pourquoi ne pas en faire le souffle d’une renaissance en les affectant à une restructuration déterminante ? Pourquoi ne pas préciser un aprézan à court, à moyen et long terme pour s’éloigner de l’agriculture pesticide pour une agriculture raisonnée, raisonnable, ouvrant à une agriculture totalement biologique ? Pourquoi ne pas définir un aprézan d’apurement des sols et de reconversion qui, en moins de vingt ans, rapprocherait la Martinique de cette fameuse globalité biologique (Martinique bleue, Martinique pure, Terre de régénération et de santé, Terre de nature et de beauté…) que nous ne cessons de proposer depuis une décennie et que d’autres auprès de nous envisagent déjà ? ».

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