La population mondiale augmente (9 milliards d’individus en 2050), les besoins alimentaires aussi, avec une surface agricole par habitant qui diminue, ce qui suppose plus de productivité, écologiquement acceptable. En 1950, il fallait 55 ha pour produire 100 t de blé, contre 14 ha en 2000.
La qualité de l’alimentation progresse, l’espérance de vie aussi. En 100 ans, elle est passée de 45 ans à 81 ans. Plus 3 mois/an dus en partie à une alimentation saine et équilibrée.
Les signes de qualité se développent. La réforme de l’Inao (Institut national de l’origine et de la qualité) à vise à simplifier les procédures et à donner plus de crédibilité aux contrôles.
Un rôle sociétal
La France est le 2e exportateur mondial de produits agricoles et alimentaires.
En France, l’agriculture pèse près 2,6 millions d’emplois. 25 000 emplois supplémentaires pourraient être créés d’ici à 2010 grâce aux filières biocarburants, sans oublier ceux liés aux énergies renouvelables dans leur ensemble.
L’agriculture contribue à l’amélioration de la balance commerciale et à l’indépendance énergétique de la France. Elle est un facteur de maintien de dynamique des territoires ruraux et d’entretien du paysage. La campagne reste par ailleurs le deuxième lieu privilégié de vacances des Français.
Une source d’énergie
L’agriculture valorise les énergies disponibles au sein d’une exploitation : bûches, plaquettes ou sciures de bois, céréales pour se chauffer, lisier pour produire de l’électricité (c’est la méthanisation), biomasse (myscanthus, taillis, pailles…). L’énergie libérée lors de la combustion de la biomasse d’un hectare de céréales équivaut à celle de 4 500 l de fioul.
Utiliser toutes les énergies (solaire, éolien, aérothermie, géothermie). Aujourd’hui, 2 000 mégawatts éoliens sont en service en France dont 500 installés en moins de 6 mois. L’objectif est d’atteindre 18 000 en 2015.
Parmi toutes les énergies utilisées, l’objectif est d’atteindre 20 % d’énergie renouvelable d’ici 2010 pour la France, contre 11,6 % aujourd’hui. Sur ce créneau, le bois et les déchets de bois s’attribuent 55 %, les biocarburants 3,9 %, le biogaz 1,36 % et les résidus de récolte 0,7 %.
Lutte contre l’effet de serre
Une partie des surfaces agricoles est désormais utilisée pour produire des agrocarburants : ils émettent 2 à 3 fois moins de CO2 que les carburants fossiles. La Commission européenne a fixé le taux d’incorporation dans les carburants à 10 % en 2020. En France, les objectifs sont de 10 % dès 2015 (soit un besoin de 4,3 Mha contre 1 Mha pour les cultures énergétiques cette année). Les biocarburants génèrent de grandes quantités de produits pour l’alimentation animale, réduisant d’autant les quantités importées.
Une tonne de paille bloque 0,6 t équivalent CO2 et un hectare de prairie, 1,8 t équivalent CO2.
Implanter des forêts (+ 70 000 ha/an), des prairies, des bandes enherbées, des couverts végétaux, etc. pour capturer du CO2 (et donc du carbone) grâce à la photosynthèse permet d’éviter les sols nus.
Quant aux émanations de méthane des ruminants, les chercheurs tentent de les réduire. L’ajout d’huiles essentielles dans les rations pourrait être une solution. Pour les porcs, sur les vingt dernières années, les quantités d’azote excrétées ont été réduites de 30 % en adaptant leur alimentation.
La quantité d’azote excrétée par les porcs a diminué de 30 % en vingt ans.
Matière première de la chimie végétale
Les productions agricoles sont utilisées pour produire plastiques biodégradables, solvants, tensioactifs, lubrifiants, cosmétiques, textiles, bitume vert… Cette matière première remplace ainsi les produits d’origine pétrolifère et réduit les émissions de GES : de 30 à 75 % pour les bioplastiques selon les produits et les process utilisés. En Europe, la capacité de production de bioplastiques avoisine les 50 000 t.