Du 22 septembre à la première semaine d’octobre les conclusions de ces travaux seront évaluées auprès du public… Ultime étape : le regroupement des mesures préconisées au sein d’un plan national pour l’environnement qui sera présenté fin octobre-début novembre. Le cadre du Grenelle de l’environnement a été clairement posé à chacun des six groupes de travail, et à leur quarantaine de membres respectifs. Au final, il s’agit “d’élaborer 15 à 20 mesures concrètes et quantifiables, recueillant un accord le plus large possible des participants”, comme l’a indiqué Jean-Louis Borloo, lors du lancement du Grenelle, le 6 juillet 2007. Des mesures à même de mobiliser les professionnels et de toucher l’opinion. Les deux n’étant pas toujours parfaitement compatibles.
Car si quelques points de convergence se dégagent, notamment sur le dossier de la biodiversité, d’autres questions cristallisent les tensions. C’est le cas des OGM, pour lequel un atelier intergroupes a été mis en place le 30 août. Un autre atelier du même type était créé dans la foulée pour les déchets. Les OGM ont également bénéficié des premiers effets visibles de la dynamique suscitée par le Grenelle, avec des annonces gouvernementales en forme d’engagement. Jean-Louis Borloo a ainsi annoncé sa volonté de mener à bien une loi sur le sujet et d’installer une Haute autorité qu’il souhaite “indiscutable”.
Halte aux pesticides, touche pas à ma voiture !
Deuxième dossier sur lequel les débats ont bien du mal à se décrisper, les pesticides. Les positions font le grand écart entre celles des professionnels et celles des associations écologistes. France nature et environnement propose de réduire de moitié les quantités utilisées en France en cinq ans en appliquant une taxe dissuasive sur les spécialités les plus dangereuses. Proposition il est vrai assortie de mesures moins drastiques, comme la vente des produits aux seuls détenteurs d’un diplôme attestant de leur formation aux bonnes pratiques, avec permis de traiter sur le principe du permis à points.
La profession agricole peine à adopter une ligne unique. Jachère, haies ou programmes de formation sont mis en avant par les uns. Encadrement du conseil par les autres. Le ministre de l’Écologie veut croire pour sa part à un accord global sur les dossiers OGM et pesticides. Ce sera en tout cas à l’État de trancher entre les priorités exprimées par les Français. 81 % d’entre eux considéraient que la limitation de l’utilisation des pesticides dans l’agriculture constituait une priorité du Grenelle de l’environnement (sondage publié dans le Journal du Dimanche du 9 septembre). À l’inverse ils n’étaient plus que 36 % à considérer comme une priorité la baisse de 10 km/h la vitesse autorisée sur route et 16 % à admettre l’idée de péages à l’entrée des villes. Plus facile de désigner le voisin pour se mettre en conformité avec les grands défis de notre époque que de consentir à s’impliquer soi-même. Constat résumé par le Journal du Dimanche par ce titre : “Halte aux pesticides, touche pas à ma voiture”.
- Lutter contre les changements climatiques et maîtriser la demande d’énergie.
- Préserver la biodiversité et les ressources naturelles.
- Instaurer un environnement respectueux de la santé.
- Adopter des modes de production et de consommation durables.
- Construire une démocratie écologique.
- Promouvoir des modes de développement écologiques favorables à l’emploi et à la compétitivité.
Chaque groupe est composé d’une quarantaine de membres représentant six collèges : ONG, État, salariés, employeurs, collectivités territoriales et personnes morales associées.
Les experts du Grenelle de l’environnement : les résultats seront-ils à la hauteur de la dynamique voulue ?