Chlordécone aux Antilles, l’étude polémique

19 septembre 2007 - La rédaction 

L’étude, « Chlordécone aux Antilles » du professeur Belpomme tomberait à pic ! En plein débat du Grenelle de l’environnement où la réduction importante des utilisations des pesticides est l’un des points d’affrontement entre environnementalistes et monde agricole, elle trouve son écho médiatique.

Son rapport, non scientifique, établi après une semaine d’enquête à la Martinique annonce « un désastre économique et sanitaire ».  Principal responsable : le chlordécone, un insecticide organochloré, fortement rémanent, utilisé en bananeraie pour lutter contre le charançon mais interdit sur place depuis 1993.  class=
Le sujet bien sûr est grave puisqu’il pointe une augmentation de cancer de la prostate, du sein et une baisse de fertilité en Martinique. Pour autant le lien avec l’insecticide n’est pas scientifiquement prouvé. Le professeur réclame des études épidémiologique qui permettraient de clarifier les causes de ces troubles. Le chlordécone est probablement « l’arbre qui cache la forêt », souligne le rapport, car « la Martinique est polluée par plus de cent pesticides. »
Les pouvoirs publics ont réagi. Pour la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, il faut relativiser la portée de ce rapport, en estimant qu’il « pose des questions » et « n’apporte pas de réponse formelle ». Le directeur général de la Santé, Didier Houssin, a indiqué que « la question a été identifiée depuis de nombreuses années ». Des études sont en cours et la surveillance de la consommation des produits des jardins familiaux et des sources “va être renforcée ». Il a également annoncé la création d’un « comité scientifique » auprès des préfets.
Les producteurs antillais, principaux intéressés, réclament une « véritable » étude scientifique de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa), et s’insurgent contre ce rapport qui n’a pas selon eux « de contenu scientifique ». L’agence qui travaille depuis 2002 sur la molécule n’a pas notifié de problème pour la consommation dans la mesure ou la limite maximale en résidu de 50 mg/kg n’est pas dépassée. Elle préconise toutefois de limiter à deux fois par semaine la consommation de légumes racines provenant des jardins en zone contaminée.
Depuis plus de quinze ans le chlordécone a été remplacé par des « pièges à phéromones » qui attirent les charançons femelles.

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter