Membre du groupe 4 “Adopter des modes de production et de consommation durables.
Elle doit être techniquement aidée, encadrée, non étranglée par des emprunts et des contraintes industrielles. Elle doit s’inscrire dans une approche globale environnementale. Nous ne voulons pas d’un modèle américain avec appauvrissement des sols et déforestations. Les agriculteurs font partie des artisans qui œuvrent pour l’entretien des espaces, une dimension à prendre en compte. Produire et gagner correctement notre vie en jouant sur d’autres paramètres que le seul rendement, réduire les charges de productions, les dépenses en énergie : tous ces ajustements sont à la portée des agriculteurs. La performance ne doit pas être conditionnée à l’investissement en matériel et en technologie. Il ne s’agit pas d’exclure non plus les pesticides mais, comme en santé humaine, d’utiliser la chimie uniquement lorsqu’on est malade. Demain, les agrochimistes qui seront forts sont ceux qui, aujourd’hui, misent sur la chimie verte, ceux qui investissent aussi dans la recherche pour développer des solutions qui entrent dans une logique d’agriculture durable. Nous ne sommes pas opposés aux biocarburants, s’il n’y a pas de compétition avec l’alimentaire. Mais là encore, on ne doit pas tomber dans le productivisme à tous crins avec un marché faussé par des subventions ou exonérations. L’économie et l’environnement ne sont pas incompatibles. Certains agriculteurs ont réduit les pollutions en abordant l’angle économique, d’autres en jouant sur le volet social car ils ont voulu créer des emplois, réduire leur propre temps de travail. Ce qui compte tout autant que le respect de la nature, c’est de garder les hommes sur les territoires, ne pas avoir de zones désertées, comme c’est souvent le cas en montagne. La génération des agriculteurs ayant défendu une agriculture ultraproductive et scientifique va partir à la retraite, il faut que les générations montantes jouent sur un tout autre registre. Des bons exemples existent aujourd’hui, sur des surfaces importantes de grandes cultures et sur des zones réputées intensives. Ce sont ces modèles que devraient défendre les représentants du milieu agricole et de l’État.”