En effet, la génération des individus nés entre 1937 et 1946, a le même niveau de dépense en fruits frais tout au long de sa vie. Par contre, lorsque l’on appartient à la génération plus jeune (individus nés entre 1957 et 1966), la consommation de fruits frais est inférieure de 20 % à celle de ses aînés. Quant à la génération encore plus récente (individus nés entre 1977 et 1986), elle consomme quatre fois moins de fruits frais que la génération des individus nés entre 1937 et 1946. A 20 ans, ils ne dépensent que 100 € par an en fruits frais ! Cette baisse générationnelle s’explique par les évolutions du modèle alimentaire qui se simplifie (moins de plats dans les repas, augmentation des plateaux-repas, baisse du temps de préparation). Les nouvelles générations ne veulent plus de la cuisine corvée. Il y a également une déperdition du savoir-faire : les jeunes générations ont perdu les habitudes de préparation de leurs aînés : peler les légumes, les faire cuire et les préparer.
Les consommateurs expliquent avant tout leur baisse d’achat de produits frais pour des raisons de cherté. Or la notion de cherté d’un produit est relative et très souvent mal appréciée. On constate notamment que près de la moitié des Français (47 %) pensent qu’une pomme de 125 g est plus cher qu’un yaourt blanc, alors que la réalité est que la pomme est moins chère. Le manque de repères est important pour les produits dont les prix ne sont affichés qu’au kilo.
La seconde raison évoquée est celle de la difficulté de conservation du produit. A la question, quelle est la seconde raison pour laquelle vous n’achetez pas ou peu de fruits frais, 24 % répondent « c’est difficile à conserver », pour les légumes frais, 19 % répondent la même chose et pour le poissons et les coquillages.
Petite satisfaction issue de cette étude : la première raison évoquée d’achat fréquent des fruits et légumes est « c’est important de manger souvent des fruits frais » ou « légumes frais ». Le message du PNNS (Programme national nutrition santé : manger cinq fruits et légumes par jour) est donc bien passé. Dommage toutefois que le plaisir de manger ces produits se soit effacé par rapport aux bénéfices santé de ces produits…