Quel bilan énergétique pour le biocarburant Diester ?

12 octobre 2007 - La rédaction 

Les bilans énergétiques et effet de serre des filières biocarburants sont de plus en plus discutés par l’opinion sans que chacun prenne le temps de comprendre les données qu’ils analysent, notamment sur l’amont agricole. En juin 2007, la filière Diester a fait actualiser ses bilans et a identifié les marges de progrès réalisables.

 

Dans le numéro 70 d’Infos Proléa (téléchargeable sur www.prolea.com), la filière Diester restitue les données du nouveau bilan énergétique et gaz à effet de serre réalisée par PriceWaterhouseCoopers selon la méthode qui avait été retenue par l’Ademe dès 2002.

Le Diester affiche un nouveau rendement énergétique de 3,68 et permet l’économie de 75% de gaz à effet de serre.

En d’autres termes, du “champ à la roue”, le Diester restitue 3,68 fois plus d’énergie renouvelable que l’énergie fossile qui a été nécessaire à sa production, et il évite trois quarts des émissions de gaz à effet de serre du gazole qu’il remplace.

Par ailleurs, les postes consommateurs d’énergie fossile ont été clairement identifiés sur l’ensemble de la filière. Ainsi, des démarches de progrès sur les aspects industriels (transformation et transestérification), techniques (utilisation de méthanol dans la réaction), ou encore sur la production agricole (gestion de l’azote, mécanisation), sont engagées par la filière avec l’objectif d’atteindre, d’ici quelques années, un bilan énergétique de 5.

N2O et bilan gaz à effet de serre pour le Diester

et. al., qui est en cours d’évaluation par la communauté scientifique avant une publication dans le Journal Atmospheric Chemistry and Physics, estime que le ratio de conversion des engrais (azote minéral) en protoxyde d’azote* (N2O) serait sous-estimé. Or, le protoxyde d’azote est un gaz à effet de serre qui a 296 fois plus d’impact que le CO2. Selon les auteurs, cela conduirait donc à un bilan effet de serre négatif pour les biocarburants… L’article appelle certaines critiques…

Dans la seconde partie de l’étude, de façon encore plus contestable, biocarburants à des indicateurs définissant la composition chimique des matières premières agricoles transformées (rapport [quantité de carbone]/[quantité d’azote] des graines ou de la plante). Ils classent alors les matières premières utilisées pour la production des biocarburants selon cet indicateur.

clairement alarmiste en concluant que les biocarburants de première génération aggravent l’effet de serre. Au-delà, l’accusation portée aux biocarburants devrait logiquement être élargie à l’agriculture nourricière et les auteurs remettent en cause la capacité de l’agriculture à nourrir la planète sans dérèglement climatique.

*Le protoxyde d’azote (N2O) est un gaz à effet de serre qui subsiste longtemps dans l’atmosphère. Le sol et les océans sont les principales sources naturelles de ce gaz, mais il est également produit par l’utilisation d’engrais azotés, la combustion de matière organique et de combustibles fossiles, etc…

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