Le glyphosate sous surveillance

30 octobre 2007 - La rédaction 
Suite à l’apparition d’un phénomène de résistances au désherbant glyphosate dans des vignes du Vaucluse, toute une organisation se met en place pour mieux le connaître.

« A une époque où l’offre en matière de produits se réduit, du fait de la législation, il est src= primordial que les viticulteurs anticipent et réfléchissent d’ores et déjà à des solutions alternatives au désherbage chimique » a expliqué la chambre d’agriculture de la Gironde lors d’une journée destinée à présenter des solutions au désherbage des vignes. Journée qui arrive à point nommé où les désherbants sont sur la sellette. C’est le cas du glyphosate, fortement utilisé lors de la dernière campagne du fait des conditions climatiques favorables au développement des mauvaises herbes, provoquant parfois des problèmes d’approvisionnement. Mais l’actualité la plus brûlante de ce désherbant concerne l’apparition de phénomènes de résistance.

Enquête auprès des viticulteurs
C’est le service agronomique d’une coopérative, la CAPL d’Avignon (Vaucluse), qui a donné l’alerte à la mi-2006 : une mauvaise herbe, l’ivraie raide (Lolium rigidum, de la famille des ray-grass), semble résister au désherbage avec du glyphosate. La CAPL relaye aussitôt l’information au niveau national, via le réseau d’expérimentation OptiCoop du groupe coopératif InVivo. Le 9 juillet dernier, les pouvoirs publics (la DGAL Direction générale de l’alimentation) lance une enquête auprès des viticulteurs chez lesquels une baisse d’efficacité du désherbage est suspectée ou a été constatée. L’objectif est de « déterminer l’importance des situations où la baisse d’efficacité est due à un phénomène de résistance à la molécule glyphosate, afin d’estimer son éventuelle étendue sur le territoire et de proposer des mesures de gestion appropriées ».

Les firmes impliquées
En parallèle, un groupe national s’est réuni pour la première fois le 10 octobre. Il comprend notamment des représentants d’organismes comme les services de la Protection des végétaux, des principales firmes commercialisant des préparations à base de glyphosate et d’InVivo. « Les firmes devront rendre compte de propositions de gestion de la résistance qui seront soumises aux instances nationales dans le cadre de la post-autorisation des produits phytosanitaires », précise le ministère de l’Agriculture. Cette réunion a déjà lancé quelques pistes notamment sur un meilleur usage du glyphosate.
En attendant les conclusions de tous ces travaux, comme le souligne la chambre d’agriculture de la Gironde, « les produits désherbants autorisés sont de plus en plus limités. Il n’est pas impossible qu’un jour, il n’y en ait plus aucun. Il sera alors trop tard pour inventer des solutions de substitution. C’est aujourd’hui que les viticulteurs doivent réfléchir, pour anticiper. »

Des solutions alternatives
La Chambre d’Agriculture de la Gironde a présenté des solutions alternatives au désherbage chimique. Par exemple le désherbage mécanique, qui consiste à labourer entre et sous les rangs, avec du matériel spécifique. Autre solution, le désherbage thermique encore en phase de test à ce jour. L’enherbement entre les rangs peut être une autre solution pour éviter l’envahissement des mauvaises herbes et donc les traitements… A condition bien entendu de choisir une herbe qui va prendre le dessus sur la flore autochtone et que l’on va parfaitement maîtriser pour éviter la concurrence avec la vigne.

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