Ces agriculteurs volontaires sont répartis sur huit régions, soit dix-huit départements. 52 d’entre eux sont membres de Farre (Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement), 43 adhèrent à la Fnab (Fédération nationale de l’agriculture biologique), 30 au réseau Civam (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural).
Les surfaces cultivées par les agriculteurs participant à ces projets de sauvegarde de la biodiversité s’étendent de 6 ha à 405 ha en grandes cultures et de 29 ha à 228 ha en polyculture élevage. Les mesures sont adaptées à l’échelon de chaque exploitation. Pour Michel Métais, directeur de la LPO, « il faut vraiment travailler au niveau de la ferme en impliquant l’agriculteur ». L’objectif est bien d’inscrire dans une dynamique écologique un grand nombre d’entre eux. Trouver les méthodes simples à adopter pour préserver la biodiversité et mobiliser les fonds du second pilier de la Pac par exemple (Plan de développement rural et hexagonal).
Les actions conduites sur ces fermes serviront à construire le volet biodiversité de la certification environnementale des exploitations souhaitée dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Reste aussi à opter pour une approche globale, à intégrer les autres actions qui se font par exemple en faveur des abeilles, de la flore, de la faune sauvage dans son ensemble. Autant d’expériences à confronter.
– Les populations d’espèces oiseaux « généralistes » ont augmenté de 12 %
– Les populations d’oiseaux vivant dans les bâtis sont constantes
– Les oiseaux vivant un milieux forestiers ont reculé de 19 %, l’effectif de ceux liés au milieu agricole a baissé de 29 %.
– En zone cultivée ce sont les oiseaux vivant au sol qui sont les plus touchés par l’intensification.
Source : programme Stoc/ museum d’histoire naturelle
« Je ne savais pas que les oiseaux vivaient dans les pierres. » Daniel Gely, éleveur dans l’Aveyron connaît pourtant ses 1 400 ha de pâturages ainsi que la faune et la flore qu’ils abritent. Membre du réseau Farre, engagé dans le réseau LPO, ce qu’il retient avant tout des actions mise en place sur ses terres avec les naturalistes, c’est un regard différent sur son travail : « je raisonne désormais avec deux paramètres, l’écologie et l’économie ». En optant pour un mélange d’espèces dans ces prairies, il a limité les utilisations d’intrants. En restaurant une mare pour abriter certaines espèces, il a aussi de l’eau plus facilement disponible pour ces brebis.