Campagnes et environnement : Quels enseignements tirez-vous du Grenelle de l’environnement ?
Philippe Mangin : J’ai participé aux travaux du groupe de travail 4, modes de production et de consommation durables. J’ai pu constater à quel point les efforts réalisés par les agriculteurs n’étaient pas pris en compte. Maîtrise des intrants, bonnes pratiques agricoles, mise aux normes des bâtiments d’élevage, écoconditionnalité, bandes enherbées… C’est comme si rien n’avait été fait ! C’est donc la preuve que nous devons certifier nos comportements. Et c’est vrai que nous n’avons pas été assez actifs en la matière ces dernières années. Mais le Grenelle a aussi contribué à cette prise de conscience. Et c’est dans ce sens que Coop de France s’est engagée à faire le maximum pour que l’immense majorité de ses adhérents exercent leur métier sur des exploitations certifiées par un tiers extérieur.
Le deuxième enseignement du Grenelle est le sort qui aurait pu être réservé aux coopératives dans le domaine du conseil, la vente et la prescription en phytosanitaires étant déclarées incompatibles par certains. Ce serait ne pas tenir compte des évolutions réelles de nos métiers. La charte du conseil coopératif, initiée il y a deux ans, est aujourd’hui signée par 80 coopératives sur 210, et pas les moindres. Les autres sont en train de la signer. Cette charte déconnecte par exemple totalement la rémunération des équipes terrain du chiffre d’affaires.