La culture de l’herbe est chamboulée

7 février 2008 - La rédaction 
Le réchauffement climatique joue directement sur la pousse de l'herbe. Les éleveurs doivent s'adapter à de nouvelles périodes de pluie et de sécheresse pour assurer une nourriture régulière et de qualité à leurs troupeaux.

« Nous allons vers deux saisons : un hiver doux et pluvieux et un été chaud et sec ». Tels sont les éléments mis en avant par le semencier Jouffray-Drillaud en évoquant lors d’une conférence le 5 février les conséquences du changement climatique sur les cultures, notamment des fourragères (destinées aux animaux). L’élévation de la température est un élément majeur, avec des prévisions de + 1,4 ° à 5,8 ° d’ici à 2100. « Les épisodes sans pluie l’été, plus fréquents, ne seront pas les seuls à jouer sur le développement des cultures, ajoute Jean-Christophe Moreau de l’Institut de l’Elevage. Le déficit hydrique dont souffriront les prairies résultera de « l’évapotranspiration » des plantes et de la réduction en eau des sols ».

 

Les effets du changement climatique se font déjà sentir : sur les trente dernières années, les dates d’épiaison (apparition de l’épi) ont été avancées de 5 à 12 jours, selon les régions. Et cette avance pourrait se prolonger d’encore 10 à 20 jours.

Réinventer la culture des fourrages

Ces éléments chamboulent les techniques des éleveurs. Ils doivent dorénavant anticiper et agir davantage pour avoir de l’herbe et du fourrage régulièrement pour leurs animaux, à des périodes différentes. Par exemple, les bêtes iront plus tôt au pâturage, l’été sec obligera à prévoir des stocks de fourrages pour compenser une pousse de l’herbe moins abondante.

Maîtriser la culture de l’herbe
est plus que jamais d’actualité.

Les éleveurs devront organiser différemment la naissance des veaux. Ils auront à choisir des semences adaptées aux conditions climatiques et en fonction de la planification de la récolte. Précocité, résistance à la sécheresse, valeur nutritionnelle, autant d’éléments à prendre en compte. Jouffray-Drillaud a mis au point toute une gamme adaptée aux différentes situations et travaille déjà aux variétés qui seront mise sur le marché dans quinze ans. Partant du constat que le savoir-faire des générations précédentes sur la « culture » de l’herbe ne s’est pas suffisamment transmis, le semencier organise des sessions de formation pour maîtriser les techniques de culture de l’herbe plus que jamais d’actualité.

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