Le choix des espèces composant la bande enherbée sera essentiellement fonction des types de cultures à proximité, afin que les bords de champs n’hébergent que des auxiliaires intéressants pour la protection des plantes cultivées. Par ailleurs, il faudra également tenir compte de la stratégie adoptée et donc du type d’implantation choisi :
– soit une implantation annuelle pour cibler spécifiquement un ravageur. On fait alors appel à la notion de plante relais, le nombre d’espèces sera limité et la zone d’influence sera celle de la parcelle.
– soit une implantation pluriannuelle généraliste pour favoriser l’ensemble des relations plantes herbacées / insectes, afin d’attirer des auxiliaires et de lutter contre des ravageurs multiples. Le mélange sera alors plus ou moins complexe, avec des annuelles, des bisannuelles et des vivaces. L’aménagement sera maintenu pendant plusieurs années (3 – 4 ans au moins) et assurera un quadrillage du parcellaire à l’échelle d’un groupe de parcelles.
Différents mélanges ont été testés dans le contexte des cultures légumières par les Fredon (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles) du Centre et du Nord Pas-de-Calais. Par ailleurs, des firmes privées (notamment Syngenta Agro) mènent également des essais sur des zones de grandes cultures. Ainsi, un mélange de dactyle aggloméré et de fétuques semble conseillé en bordure de champ de betterave pour héberger carabes et staphylins. Les différents travaux qui ont été menés montrent que la prospection des auxiliaires s’étend jusqu’à environ 70 mètres. Il est donc déconseillé d’avoir des parcelles trop larges.
Les bandes enherbées jouent un rôle multifactoriel. Au-delà de ses avantages pour la lutte biologique (de par le maintien de la biodiversité et l’hébergement d’auxiliaires), elles participent également à l’aménagement de l’environnement des parcelles cultivées, à la lutte contre l’érosion, à la limitation du transfert des intrants vers les cours d’eau ou à la préservation de la faune sauvage.