Le désherbage des parcelles de céréales est devenu une opération de plus en plus complexe. Le nombre de produits se réduit (restrictions d’usage, retrait de molécules), les innovations n’arrivent qu’au compte-gouttes sur le marché, les phénomènes de résistance se développent, particulièrement en vulpin et ray-grass sur une grande partie du territoire, et les pratiques culturales, notamment le semis direct, ne simplifie pas la donne. Pour aider les agriculteurs à conserver des solutions efficaces, le réseau de coopérative Opticoop (groupe Invo) a mis en place une opération qui durera au moins deux ans et se traduira par l’élaboration d’une cartographie nationale des résistances en ray-grass et vulpin, à l’appui d’un audit des pratiques de l’agriculteur sur la parcelle les années précédentes. Des analyses plus poussées sur plantules résistantes permettront par ailleurs de caractériser les mécanismes de résistances. L’ambition est de mieux comprendre les phénomènes, pour mieux les contrôler. Ce programme, nomme Group’HD, rassemble 51 coopératives. Il était présenté à la presse le 12 février par l’équipe qui anime le pool herbicide d’Opticoop et des responsables techniques de deux coopératives (110 Bourgogne et Audecoop).
L’équipe d’Opticoop
« Le désherbage est pourtant le premier poste de gain en protection des cultures dans de nombreuses parcelles », indique Luc Westerloppe, responsable technique de 110 Bourgogne, a souligné à la fois l’importance économique du poste herbicide, et l’intérêt d’une bonne maîtrise sur un plan écologique. En particulier dans une région où il y a de nombreux sols caillouteux, où les pesticides se retrouvent rapidement dans l’eau.
La coopérative, qui a déjà réalisé une cartographie de la présence des vulpins et ray-grass résistants aux Fops depuis 2001, a travaillé sur le diagnostic de risque au stade de l’exploitation avec la méthode AFPP. Ses préconisations sont centrées sur l’agronomie : diversification de la rotation, semis plus tardifs, stratégie d’alternance des molécules.
La coopérative, qui a déjà réalisé une cartographie de la présence des vulpins et ray-grass résistants aux Fops depuis 2001, a travaillé sur le diagnostic de risque au stade de l’exploitation avec la méthode AFPP. Ses préconisations sont centrées sur l’agronomie : diversification de la rotation, semis plus tardifs, stratégie d’alternance des molécules.
110 Bourgogne certifie son conseil herbicide
La coopérative a prolongé son implication en certifiant le conseil en désherbage. Certification réalisée par un organisme tiers (Qualité France). Le technicien visite déjà la parcelle, son conseil est tout à fait ciblé et il remet une documentation écrite à l’agriculteur. « Le désherbage c’est 50 % d’agronomie et 50 % de chimie », conclut-il. Message identique sur le fond de Laurent Mur, responsable expérimentation à Audecoop. Mais avec davantage de contraintes liées au retour fréquent du blé dur sur les parcelles et aux habitudes de traitements des agriculteurs, souvent aussi viticulteurs, et qui ont tendance à gérer en un seul passage en sortie d’hiver. Sans omettre un nombre encore plus restreint de molécules homologuées ! « Nous sommes proches de l’impasse technique, souligne Laurent Mur. Et souvent, il n’y a pas beaucoup d’autre alternative que de ressortir la charrue. » Ces deux coopératives entendent prolonger leur réflexion au sein du Group’HD.