Pour préserver l’eau, il faut aller parfois plus loin, ne pas se limiter aux bandes enherbées, aux prairies et couverts végétaux entre les cultures qui ont un rôle de filtre et investir sur la ferme pour avoir une aire de préparation et de nettoyage du pulvérisateur complètement sécurisée, posséder un bassin de rétention, recycler ses déchets, limiter les rejets. Les agriculteurs qui ont fait cet investissement gagnent en temps et en rigueur dans le travail. Cette démarche se prolonge dans la conduite de la culture. L’agronomie et l’agriculture de précision entrent en scène. Une agriculture qui devient exigeante en expertise suppose le partage des connaissances. Mais n’est-ce pas là le cœur du métier ?
Apporter la preuve du travail bien fait
Le développement durable peut être porté plus loin, dans le domaine de l’énergie. Et les fermes sont bien placées pour valoriser le vent, le soleil, l’espace, la biomasse… presque disponibles à volonté !
Les projets énergétiques se montent à plusieurs. Le tissu social se renforce. Certains agriculteurs sont producteurs d’énergie pour leur commune. Les échanges menés autour de ces projets préfigurent le passage obligé du développement durable : la concertation entre les gestionnaires de l’espace rural et leurs partenaires.
Reste à apporter la preuve du travail bien fait, de l’engagement environnemental. Le regard de la société se porte désormais jusqu’au sein des filières agricoles. Il faut poser les bons miroirs pour renvoyer le vrai reflet. Si le monde agricole s’implique, s’il s’appuie sur l’expérience de toutes ces fermes agriculture durable, raisonnée ou bio, il trouvera le terrain pour y faire germer un concept accessible à tous. « Simple et reproductible », ont dit tous les agriculteurs que nous avons rencontrés pour ce dossier et qui sont bien sur (leur) terre.