«Les gens ne soupçonnent pas que, lorsqu’ils vont au marché, il y a derrière les produits des émissions de CO2. L’essentiel est de les informer pour qu’ils prennent ensuite les bonnes décisions d’achats», indique Benoît Leguet, chef de projet mission climat à la Caisse des Dépôts, en réaction à la brochure réalisée par le Réseau Action Climat «Des gaz à effet de serre dans mon assiette ? ». «Au niveau des chiffres, je peux confirmer que l’élevage est émetteur de gaz à effet de serre, poursuit-il. Une vache laitière produit trois tonnes d’équivalent CO2 par an et l’ensemble des vaches françaises produit deux fois plus que les raffineries. L’équation qui met en lien un kilo de bœuf avec 70 kilomètres de voiture ne me choque pas car, au-delà des émissions propres au ruminant, il faut aussi le nourrir avec des céréales qui peuvent avoir reçu de l’engrais. L’application de ces derniers est responsable de rejet de N2O dans l’atmosphère, sans compter le processus industriel ayant servi à fabriquer le produit chimique…
Benoît Leguet, chef de projet mission climat à la Caisse des Dépôts
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Il existe néanmoins des solutions pour limiter les gaz à effet de serre liés à l’élevage. Des études indiquent qu’il est possible de réduire ces émissions de 10 à 20 % par une alimentation animale plus digeste. Les exploitants peuvent aussi éviter l’application d’engrais. Par exemple, l’ajout de trèfle blanc dans les prairies apporte naturellement des éléments nutritifs au sol.
Attention cependant à considérer l’ensemble du système. Il ne faut pas oublier que les prairies permanentes qui ne sont pas retournées stockent dans le sol autant de carbone qu’une forêt ! Et puis, manger du poulet brésilien qui a été congelé est dans certains cas plus nocif en matière de réchauffement climatique qu’une viande de bœuf français élevé localement».