Les semenciers, acteurs majeurs

28 mai 2008 - La rédaction 
A l’occasion de la journée internationale de la diversité biologique, les semenciers ont voulu démontrer leur rôle dans l’enrichissement et la protection de la biodiversité. Une variété qui disparaît c’est aussi la biodiversité qui s’appauvrit.

« La biodiversité est devenue un enjeu environnemental majeur. On ne parle plus de nature mais de biodiversité ». Ainsi s’exprime Philippe Roux, du Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences et plants), à l’occasion de la journée internationale de la diversité biologique, le 22 mai. L’homme est un acteur important du maintien de la biodiversité, même si par ailleurs il peut la détruire. Par la domestication des espèces sauvages, il a façonné les paysages, créé ou amélioré des races animales et des variétés végétales. Tout cela contribue à l’enrichissement de la biodiversité.

Une parcelle de sélection de céréales chez Limagrain Verneuil holding, à Verneuil L’Etang (77) : les semenciers, en conservant et multipliant les variétés, contribuent à la sauvegarde de la biodiversité.

Philippe Roux veut démontrer que les semenciers ont un rôle vital dans ce processus. Ils ont d’abord une action de préservation en conservant des ressources génétiques. « Il s’agit d’un travail de spécialistes. Conserver une variété consiste à préserver au cours du temps ses caractéristiques telles la couleur, la taille, la forme, la précocité. Il faut éviter que les individus ne se croisent avec d’autres variétés », souligne Philippe Roux. Mais la variété doit aussi être maintenue en vie : les graines doivent toujours pouvoir germer. D’où la nécessité de les multiplier régulièrement et de mettre au point des procédés de conservation, notamment par le froid.
« Il y a trois bonnes raisons de conserver la biodiversité cultivée, conclut Philippe Roux. D’abord, elle préserve les ressources génétiques pour les nouvelles variétés, réservoir en prévision d’être prêt pour le futur face à de nouvelles attentes, à de nouvelles maladies, à de nouveaux débouchés. Ensuite, il faut pouvoir répondre au marché et aux nouvelles demandes des consommateurs. Enfin, conserver la biodiversité, c’est préserver l’environnement. »

Des réseaux et des conventions pour conserver les ressources

La France recense 27 réseaux de conservation des ressources génétiques végétales, dont 8 qui conservent les légumes et 7 les plantes de grandes cultures. Ces réseaux sont notamment constitués de semenciers, d’associations d’amateurs et d’instituts publics.
Il existe au niveau mondial une convention, celle de Rio, qui régit la conservation et le partage des ressources. Au niveau de l’Europe, une directive est en cours d’application. Elle concerne les variétés menacées « d’érosion génétique » et adaptées à des conditions « pédoclimatiques » (nature du sol et climat). Cette directive a pour but d’assouplir les autorisations de commercialisation des variétés de conservation sur une région définie.

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