Grande spécificité : ces plastiques sont collectés directement chez les agriculteurs, de ferme en ferme. En 2005, les quantités par ferme étaient très importantes du fait des stocks accumulés depuis plusieurs années. Une centaine de tonnes de plastiques ont ainsi été collectées, chez une centaine d’adhérents. En année deux, ce sont toujours cent tonnes qui ont été collectées, mais cette fois chez 165 adhérents. Enfin, la dernière collecte, réalisée à l’automne 2007, a concerné 265 adhérents, pour 130 tonnes.
Innovations techniques
Pour réaliser ces collectes au porte-à-porte, il a fallu innover techniquement. L’Éco-Cuma s’est donc équipée d’un matériel mobile, spécifique pour le conditionnement et l’enlèvement des plastiques directement à la ferme. Il s’agit d’un module de compactage, posé au niveau du sol et autonome en énergie grâce à un groupe électrogène. Après séparation des polyéthylènes et des polypropylènes, les plastiques sont insérés dans cette presse qui confectionne des balles. Celles-ci sont ensuite collectées lors d’une tournée de recentrage. Les chargements de 100 à 120 balles sont ensuite acheminés vers la Sopave, dans l’Aveyron, qui récupère et recycle les plastiques.
Chaque adhérent de l’Éco-Cuma s’acquitte d’une cotisation annuelle de 70 euros, réglée à la récupération du plastique. Cette somme forfaitaire est identique quelle que soit la quantité collectée. Elle a été réévaluée en 2007 car trop de chantiers mal préparés avaient fait déraper les coûts en occasionnant une charge de travail supplémentaire, comme le démêlage des bâches d’ensilage. Un guide de préparation des plastiques a donc été diffusé, assorti d’un refus de prise en charge si les déchets ne sont pas présentés correctement lors du passage.
L’Éco-Cuma se pose en véritable prestataire de service environnemental. Pour Étienne Dando, son président, « des agriculteurs ont prouvé que sur des mesures environnementales, pas encore obligatoires en 2005 d’ailleurs, ils pouvaient se regrouper dans une structure qui n’existait pas ailleurs pour gérer le traitement des plastiques usagés ». L’idée est désormais de s’occuper d’autres déchets (huiles, batteries, produits vétérinaires) pour devenir la « Cuma verte » du département…
Pour la collecte des big-bags, un rapprochement avec Adivalor est en cours. La filière de gestion des déchets est intéressée par les activités de l’Éco-Cuma d’Ariège, d’autant que cette dernière assure le compactage des plastiques.
Il est prévu que l’Éco-Cuma continue ses collectes de big-bags au porte-à-porte, qu’elle confectionne des balles spécifiques suivant les procédés Adivalor, qui seront ensuite livrées aux différentes coopératives. Ces dernières demeurent localement les interlocutrices d’Adivalor. Restera à définir la répartition du soutien financier d’Adivalor entre les coopératives et l’Éco-Cuma en fonction du travail fourni et suivant un barème défini contractuellement. Première collecte prévue en juin prochain. « Ce partenariat constitue une véritable reconnaissance par Adivalor de la validité de notre système », se réjouit Etienne Dando.