Elevage de Salers dans le Cantal : en phase avec la nature

27 juin 2008 - La rédaction 
Pour Bruno Dufayet, éleveur de Salers depuis 12 ans dans le Cantal, le mois d’avril revêt des couleurs particulières. C’est une saison en plein air, pour lui et ses animaux, dans une nature qu’il affectionne et qu’il entretient avec rigueur.

Un élevage de Salers 100 % herbager en zone de montagne : Bruno Dufayet possède une exploitation classique du Massif Central. « Mes 63 hectares de prairies permanentes sont sur des sols volcaniques non labourables, décrit-il. Ici, la seule alternative pour être paysan est d’élever des ruminants capables de valoriser l’herbe. » Ses Salers sont nourries à 90 % d’herbe, alors il surveille de près cette ressource naturelle pour assurer les stocks, en quantité, en qualité et dans la durée. class=

UNE MISE A L’HERBE CALCULEE

« D’habitude, toutes nos Salers sont dehors au 10 avril. Mais cette année, avec le froid et la pluie, l’herbe n’avait pas assez poussé et les sols étaient gorgés d’eau – les animaux les auraient abîmés. Nous les avons donc sortis fin avril. » Les prairies sont divisées grâce à des clôtures et les animaux changent de parc tous les 10 jours jusqu’à fin juin. « C’est le moment où l’herbe pousse vite et notre objectif est de faire pâturer les animaux avant l’épiaison pour qu’ils mangent de l’herbe de la meilleure qualité possible », explique l’éleveur. Les sols volcaniques confèrent aux prairies une grande biodiversité floristique et donc une qualité nutritionnelle excellente. Pour la conserver, Bruno Dufayet fertilise peu, de 0 à 50 unités par hectare, essentiellement grâce aux déjections organiques produites sur l’exploitation, car trop d’azote sur les prairies limiterait la pousse de certaines espèces.

BIEN-ETRE DES ANIMAUX ET DE L’ELEVEUR

Surveillance des animaux, déplacement des clôtures, ravitaillement en eau, Bruno Dufayet passe pratiquement toute sa journée dehors, dans ses estives. « Pour moi, le travail de belle saison est vraiment une partie de plaisir. Je commence la journée par une visite du troupeau, au calme dans le soleil qui se lève, j’observe la vie qui redémarre, la rosée, puis je rentre petit-déjeuner avec mes enfants avant l’école. » Un changement appréciable après l’hiver, où le travail est plus physique, puisque consacré aux vêlages, à la distribution de foin, au nettoyage des animaux et des bâtiments.
Mais il faut aussi déjà prévoir les stocks de fourrage pour la prochaine saison froide. « Cette période est plus stressante car c’est toute l’alimentation hivernale qui est en jeu, indique Bruno Dufayet. L’été dernier par exemple, nous n’avons pas pu récolter avant août à cause des pluies : nous avons eu une bonne quantité de fourrage mais une qualité nutritionnelle médiocre. Cela s’en ressent sur l’état des animaux ce printemps. » L’alimentation à l’herbe, c’est tout l’art de gérer l’environnement et ses aléas !

Entretenir la docilité du troupeau

 /><span style=

Que ce soit l’hiver, au chaud dans les bâtiments, ou l’été en allant visiter quotidiennement les Salers au pré, Bruno Dufayet entretient avec ses animaux une relation étroite qui lui permet de les mettre en confiance. Un des moments clés de cette relation est le sevrage. Bruno Dufayet passe alors une demi-heure par jour assis au milieu des jeunes avec un seau de nourriture, jusqu’à ce qu’ils viennent à lui et se laissent toucher. Grâce à cette étape, répétée chaque année, il se constitue un troupeau docile, calme et facile à mener.

Laisser un commentaire

Recevoir la newsletter

Restez informé en vous abonnant gratuitement à la newsletter