Collecte des déchets agricoles : des initiatives qui marchent

27 juin 2008 - La rédaction 
Depuis le démarrage des collectes EVPP, les départements bordant le pourtour méditerranéen se sont toujours illustrés par une mobilisation moins forte que le reste de la France. Mais ce n’est pas une fatalité. En témoigne l’exemple du négociant Omag, qui souhaite aller plus loin pour assumer pleinement ses responsabilités. Pour une campagne propre

Les films plastiques qui s’envolent en bout de champ et couvrent les haies, ce n’est tout simplement pas acceptable. Une question de respect de l’environnement, mais aussi des autres, pour tous ceux qui apprécient les paysages de la région de Mollèges, dans les Bouches-du-Rhône. Jean-Marie Guiraud, directeur du négoce Omag, qui rayonne sur cette zone en fait d’ailleurs un point d’honneur. « L’entreprise Omag est implantée dans une région touristique, elle doit être d’autant plus exemplaire, ce qui nécessite des dépôts parfaitement propres, d’où une gestion rigoureuse des flux de déchets. »
Collecter les déchets liés aux produits qu’il met en marché est donc l’une des composantes du métier de distributeur. Les équipes de techniciens conseillent les agriculteurs afin qu’ils produisent propre. Une question de responsabilité. D’autant que leur mentalité évolue rapidement sur ces questions de gestion des déchets, surtout depuis trois ans. En conséquence, la demande de service croît.

PROFESSIONNALISER LA COLLECTE DES PLASTIQUES

Les maraîchers et les arboriculteurs doivent justifier auprès de leurs clients l’élimination des déchets produits sur l’exploitation, une exigence des cahiers des charges. La demande pour obtenir des solutions sur les films plastiques se révèle très forte. Et ces volumes considérables ne trouvent pas toujours de la place dans les dépôts des distributeurs. Ils n’ont pas la possibilité de s’agrandir en raison de la pression sur le foncier. « Le développement des collectes passe donc par la mise en œuvre, de la part de la filière, de solutions logistiques performantes, garantissant au distributeur un écoulement rapide des déchets collectés, afin de ne pas freiner la participation des agriculteurs », explique Jean-Marie Guiraud.
Omag réfléchit à l’acquisition d’une presse à déchets. Elle optimisera le stockage des produits amenés par les agriculteurs. « Nous devons professionnaliser la collecte des déchets en disposant de matériel adapté pour optimiser l’entreposage et la logistique à l’enlèvement. » Et pour les emballages de produits phytopharmaceutiques ? Même si les gestes de rinçage semblent parfaitement acquis, la récupération des emballages montre encore des marges de progrès. « Un des freins à la récupération des EVPP reste l’achat de produits en Espagne par certains qui, du coup, ne ramènent aucun bidon vide », remarque Jean-Marie Guiraud.
L’entreprise ne baisse pas pour autant la garde sur le volet communication. Après avoir organisé une tombola qui mettait en jeu des supports de sacs EVPP, elle a proposé le 17 avril une demi-journée d’information pour promouvoir le port des équipements de protection individuelle, ainsi que leur récupération. Une action réalisée en partenariat avec la MSA, la société France Sécurité et Adivalor.

Omag est un distributeur privé en agrofournitures certifié ISO 9001, implanté à Mollèges, dans les Bouches-du-Rhône. Il est membre du réseau Agrosud, possède dix dépôts et emploie 70 salariés. www.omag.fr

La collecte des déchets est indissociable de notre métier de distributeur

Dans le Sud-Est, le système coopératif sait aussi donner l’exemple.

Laura Grehl, responsable sécurité de la CAPL

Ainsi, depuis 2000, la Coopérative agricole Provence-Languedoc (CAPL) propose à ses adhérents, tout au long de l’année, des services de collecte afin de leur permettre d’éliminer régulièrement leurs emballages vides. Aujourd’hui, la CAPL assure la collecte des EVPP, PPNU, films de serres, piles et batteries… Dès le mois de juin, elle collectera les big-bags et les sacs d’engrais vides. Elle participe à l’étude de configuration de la filière EPI. Pour Laure Grehl, « les déchets non collectés actuellement devront nécessairement l’être à l’avenir: c’est une demande de nos adhérents ». Cohérente dans sa démarche de développement durable, la CAPL se préoccupe également de la gestion de ses propres déchets d’exploitation. Ainsi, la majorité de ceux-ci est aujourd’hui triée en vue d’une valorisation matière (papier, carton, plastique, bois).



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