Communiquer autrement après le Grenelle : le Syrpa lance le débat

17 septembre 2008 - La rédaction 
Hubert Garaud, président de Terrena, Pascal Ferey, responsable environnement de la FNSEA, Jean-Claude Bevillard, responsable agriculture de France Nature et Environnement, Olivier Auffray, agriculteur en Ille et Vilaine et Patrick Roger, directeur de France Info étaient rassemblés le 10 septembre, dans le cadre du Space, à Rennes, autour du thème « Le Grenelle de l'environnement : un nouveau territoire de communication ? ».

“On ne sort pas indemne du Grenelle de l’environnement”. Quelques mots de Pascal Ferey, responsable environnement de la FNSEA, qui résument parfaitement l’état d’esprit de ceux qui ont participé directement aux négociations de l’été 2007. L’année écoulée a à la fois accompagné et suscité un débat de fond dans la société. “L’agriculture est sortie de son ghetto”, s’est félicité Olivier Auffray. Pour Jean-Claude Bevillard, « l’environnement a constitué la porte d’entrée pour aborder l’agriculture, et c’est une bonne chose ». Ce qui n’empêche pas le responsable agriculture de FNE de souligner la responsabilité des consommateurs dans les choix qu’ils réalisent. Pour Pascal Ferey, responsable environnement de la FNSEA, il convient “de remettre l’agriculteur au cœur du Grenelle”.

De gauche à droite, Catherine Deger (Terre-écos), Hubert Garaud (Terrena) ; Pascal Ferey (FNSEA), Jean-Claude Bevillard (France Nature et Environnement), Olivier Auffray (agriculteur) et Patrick Roger (France Info).

Trouver le bon ton pour développer des sujets complexes

Si les curseurs ne se situent évidemment pas aux mêmes endroits concernant la part d’efforts à réaliser par les uns ou les autres, les différents intervenants sont d’accord pour considérer qu’un nouveau mode de communication, plus ouvert et plus transparent doit aujourd’hui se mettre en place. Il ne peut cependant se résumer à des slogans, la part de l’explication et du pédagogique étant à la mesure de la technicité de chaque aspect abordé.
L’experience menée par la coopérative Terrena, présentée par son président Hubert Garaud, a permis d’évaluer l’intérêt d’une approche ancrée sur son territoire. Présente sur l’ensemble des Pays de Loire, ce groupe a réalisé cet hiver une enquête auprès de ses 16 000 adhérents. Terrena engage aujourd’hui une campagne de communication sur le thème d’une production “écologiquement intensive”. Une façon de poser le problème qui a fait réagir les agriculteurs, premiers concernés. L’information en direction des autres cibles se fera dans un deuxième temps, dès lors que les actions concrètes pourront être présentées.
Pour Olivier Auffray, il est souhaitable que le monde agricole s’exprime au-delà de son propre univers, qu’il se nourrisse de toutes les expériences menées en son sein (sans opposer, par exemple, l’expertise acquise par les bios et les conventionnels). Il met cependant un bémol : que le carcan réglementaire n’étouffe pas l’initiative et que les échanges soient menés sereinement, en toute bonne foi.
Le représentant de France Nature Environnement, met en garde contre les campagnes simplistes. « Nous sommes plus dans le dialogue, l’expertise. Et nous sommes prêts à être partenaires d’une information avec le monde agricole, car les messages qui porteront sont ceux qui seront partagés ». « Il nous faut aujourd’hui construire des solutions. Si les médias n’ont pas la volonté d’aller dans ce sens, nous avons du souci à nous faire… » a lancé Jean-Claude Bevillard.
Message reçu par Patrick Roger. Auteur d’un ouvrage “Imagine la France de nos enfants”, très sensible au développement durable, il plaide pour sa part pour une information non culpabilisante sur les questions d’écologie, tout en soulignant la difficulté à développer des thèmes souvent très techniques auprès du grand public.
Pascal Ferey a confirmé, lors de cette rencontre, la création d’un fonds de communication inter-filières pour fin 2008-début 2009. A l’initiative de la FNSEA, il rassemblerait l’amont et l’aval de la profession, et serait destiné à valoriser l’image de l’agriculture. On ne peut que se féliciter d’une approche qui dépasse enfin les clivages internes à la profession. La fin annoncée de l’Aficar, qui visait précisément cet objectif, et qui n’a pas reçu l’appui attendu de cette même profession s’inscrit toutefois à contre-courant de cette approche.

(1) Le Syrpa est une association rassemblant les acteurs de la communication dans l’univers de l’agriculture.

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