Les forêts anciennes ne doivent plus être ignorées dans les bilans carbone de la planète. Telles sont les conclusions d’une étude internationale à laquelle a participé une équipe du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE) et publiées par la revue Nature le 11 septembre. L’objectif de cette étude internationale était d’établir une nouvelle base de données à partir des mesures effectuées par les réseaux d’observatoire « CarboEurope » et « AmeriFlux ». « Celle-ci révèle que les forêts anciennes séquestrent entre 0,8 et 1,8 milliard de tonnes de carbone par an, et que 15 % de la surface forestière totale jusqu’alors ignorée dans les bilans du carbone est responsable d’au moins 10% de la séquestration totale du carbone », explique Philippe Ciais, l’un des auteurs de l’étude et directeur adjoint du LSCE. Cette étude remet donc en cause l’hypothèse émise par le chercheur américain, Eugène Odum, à la fin des années 60 et admettant la neutralité des forêts âgées de plus de 150 ans dans les bilans carbones. Bien que peu étayée d’arguments scientifiques, cette suggestion avait été acceptée par la grande majorité des écologistes comme des non écologistes. Conséquence, les vieilles forêts n’avaient pas été incluses dans le protocole de Kyoto.