La revue Proceedings of the National Academy of Sciences vient de publier la version actualisée de la reconstruction des températures au XXe siècle élaborée par Michael Mann dix ans plus tôt. Cette courbe, qui montre une faible variabilité pendant tout le siècle et qui croît subitement les cents dernières années esquisse une « crosse de hockey » qui lui a valu son surnom. Cette actualisation relance la polémique sur les méthodes sélectionnées et l’exactitude des résultats obtenus. Le climatologue Hans von Storch (université de Hambourg) met en cause la « méthode statistique de traitement de données ». L’idée que cette courbe efface les tendances à long terme est également avancée par ses détracteurs. Ainsi, elle ne met en évidence ni « l’optimum médiéval », période aux températures clémentes, ni le « petit âge glaciaire », période particulièrement froide. La version actuelle repose sur deux traitements statistiques différents et montre des nuances plus visibles mais n’évite pas la controverse. Hormis la question de la qualité de la « crosse de hockey » et de l’usage qu’il convient d’en faire, le débat de fond n’est-il pas plutôt à situer ailleurs : à savoir la part de responsabilité des activités humaines dans le réchauffement climatique quant à lui avéré et mis en évidence « par un grand nombre de reconstruction de températures [parmi lesquelles] aucune ne contredit l’idée selon laquelle la période actuelle est la plus chaude depuis au moins mille ans » comme l’indique Edouard Bard, professeur au Collège de France.