Durables ou pas durables les bovins ? Ils sont stigmatisés d’un côté pour leurs émissions de gaz à effet de serre et leur consommation de céréales et soja, et ils sont loués de l’autre pour leur contribution à l’équilibre agronomique des exploitations et à la qualité environnementale des territoires.
Alors comment ne pas jeter les bovins avec l’eau du bain ? Ce paradoxe était perceptible lors du colloque européen, organisé le 14 octobre 2008 par la FNCIVAM (Fédération Nationale des Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural) et le WWF. La croissance de la consommation de viande au niveau mondial pose un problème de disponibilité des ressources mais la filière viande rouge en France alimentée pour moitié par les troupeaux laitiers, pour moitié par les troupeaux allaitants possède un atout « herbe » à faire valoir et à développer. Rotations longues, fertilisation organique, protéines apportées par les légumineuses, les élevages herbivores fondés sur l’alimentation en herbe sont économes en intrants, ils valorisent au maximum les ressources de l’exploitation et répondent aux enjeux de l’agriculture durable tout en procurant à la société des biens publics tels que l’entretien du paysage ou la biodiversité. Michel Barnier s’est d’ailleurs engagé à les soutenir : « la PAC».