L’académie nationale de pharmacie vient de lancer un pavé dans la mare en reconnaissant dans un rapport que des substances médicamenteuses se retrouvent à plus ou moins forte concentration dans l’eau. Son de cloche identique pour le Laboratoire d’hydrologie et de molysmologie aquatique (LHMA), spécialisé dans l’étude des pollutions et des polluants, à la faculté de pharmacie de Montpellier pour qui le nombre d’analgésiques, d’antidépresseurs, d’anti-inflammatoires et d’oestrogènes présents dans l’eau est alarmant. La biodiversité méditerranéenne et les cours d’eaux seraient même déjà touchés par la contamination des rejets médicamenteux. Parmi les conséquences possibles sur la faune et flore, la difficulté des poissons à se reproduire sous l’action des oestrorgènes. Les scientifiques constatent déjà une féminisation des poissons mâles dans la Seine et le Rhône. Reste que pour le moment, aucune étude épidémiologique n’a été menée sur les risques et dangers des médicaments dans le long terme. Le Danemark a toutefois montré que la présence de dérivés hormonaux fait partie des facteurs environnementaux contribuant à l’apparition de malformations urogénitales. En tout cas, les solutions pour limiter cette pollution demeurent toujours délicates, d’autant que les stations d’épuration ne peuvent éliminer que 70% des composés. Voilà pourquoi le Leem a d’ores et déjà mis en place des groupes de travail avec l’ensemble des parties prenantes. Objectif ? Optimiser le dispositif de collecte et d’élimination des médicaments non utilisés (MNU). Autre idée venue de Suède : la classification des médicaments en fonction de leur impact sur l’environnement.