Alimentation – La préoccupation santé gagne du terrain

23 octobre 2008 - La rédaction 
Le Sial (Salon international de l’agroalimentaire), qui se tient actuellement à Paris, donne l’occasion de percevoir les nouvelles tendances alimentaires : la préoccupation environnementale s’est généralisée et la prise en compte des aspects nutritionnels et de santé se développe.

L’agriculture biologique semble avoir un bel avenir devant elle. « Le contexte actuel et les décisions du Grenelle de l’environnement laissent présager un fort développement prochainement des produits de l’agriculture biologique en France », estime Jean Verdier, président du Synabio (Syndicat national des transformateurs de produits naturels et de culture biologique). L’agriculture biologique semble devenue une tendance durable dans l’agro-alimentaire. Jean Verdier en veut pour preuve que durant ce Sial, 10 % des exposants du salon, français ou étrangers, proposent des produits biologiques. « Nous sommes loin du phénomène de niche commerciale dans laquelle certains veulent nous cantonner » se satisfait Jean Verdier.

Si la France se situe aujourd’hui au 3e rang européen en nombre d’hectares consacrés à l’agriculture biologique, elle ne se place qu’à la 18e place en part relative, c’est-à-dire en pourcentage du bio dans la SAU totale. Les marges de progrès sont importants d’autant plus que le Grenelle s’est fixé comme objectifs d’aboutir à 6 % de la SAU en bio d’ici 2012 et 20 % en 2020 mais aussi d’atteindre 20% de produits issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective d’ici 2012. « Pour les surfaces à convertir en agriculture biologique, l’objectif est ambitieux mais réalisable : si nos voisins européens y sont parvenus, nous devons pouvoir le faire », juge Jean Verdier. Quant au développement de l’agriculture biologique dans la restauration collective, « nous partons de loin, car la consommation de produits biologiques est aujourd’hui infime dans la restauration hors domicile*. L’Etat va imposer une augmentation significative des produits biologiques dans la restauration collective dont elle a la gestion (au sein des ministères, prisons…). Mais nous devons faire preuve de persuasion pour convaincre les collectivités territoriales (mairies, conseils généraux et régionaux) de faire de même au sein des établissements qu’ils gèrent (cantines scolaires notamment) ».

Si le Sial 2006 montrait une orientation certaine vers la prise en compte du développement durable, il semble que le Sial 2008 marque aujourd’hui un tournant dans le domaine de la nutrition. Les organisateurs du Sial estime ainsi que les nouvelles promesses de l’alimentation sont à chercher du côté du bien-être, de la naturalité, et de la nutrition. Ils soulignent que « si l’enjeu nutritionnel est devenu la préoccupation numéro un de tous les opérateurs de l’agroalimentaire – industriels, distributeurs, restaurateurs, mais aussi pouvoirs publics et monde médical -, la consommation est de plus en plus portée par un désir de bien-être général auquel peut largement contribuer l’alimentation. Il peut s’agir de naturalité mais également de diététique ou même de beauté avec l’émergence de la cosméto-food ». La preuve en est l’importance grandissante du village nutrition et l’apparition sur le salon d’un espace “food and beauty”.

* A dire d’experts, selon le Synabio, la répartition aujourd’hui de l’achat des produits de l’agriculture biologique en France est la suivante : 0,5% restauration hors domicile, 18 % en vente directe chez le producteur, 39 % en GMS (super, hypermarchés, hard discount…), 4,5 % dans les petits commerces (boulangeries, boucheries…), 23 % en distribution spécialisée franchisée (Biocoop, la Vie Claire…), 14 % en distribution spécialisée indépendante.

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