Pour Sandrine Bélier, directrice fédérale de FNE (France nature environnement), le Grenelle de l’Environnement n’aboutira qu’à deux conditions. D’une part, il doit y avoir appropriation et implication à tous les échelons des citoyens. « Il ne faut pas se satisfaire du seul outil technico-législatif, il doit se produire une véritable révolution culturelle», estime-t-elle. D’autre part, les lieux de décision doivent être décentralisés. « L’esprit du Grenelle de l’Environnement doit transpirer à l’échelle des territoires pour aboutir à des orientations et décisions locales ».
Par ailleurs, FNE s’impatiente face à la lenteur des décisions législatives : « A ce rythme, nous n’aboutirons à rien de probant avant 2010, c’est long, trop long » s’inquiète Sandrine Bénier. A l’opposé, le Medef estime, via la voix de Alain Capmas, président du Comité de changement climatique, que « le Grenelle de l’Environnement est une démarche de progrès. On ne peut pas avoir tout, tout de suite au risque sinon de provoquer des chocs économiques”.
Enfin, Jean-Pierre Bompard, délégué CFDT à l’énergie, à l’environnement et au développement durable et Denis Merville, président de la commission environnement et développement durable de l’AMF (Association des maires de France) insistent sur le fait que « la préoccupation environnementale qui était présente dans la société française en octobre 2007 à la sortie du Grenelle, n’est aujourd’hui, un an après, plus d’actualité. Du fait de la crise financière, économique et sociale, la prise en compte de l’urgence environnementale n’est plus la priorité des citoyens ».
Si une grande avancée a été faite lors des discussions pour élaborer les lignes directrices du Grenelle de l’Environnement, le plus gros du travail reste aujourd’hui encore à faire.