Premier colloque sur le management environnemental en agriculture

18 décembre 2008 - La rédaction 

« Dans toutes les périodes de transition, il y a des pionniers ». En quelques mots, Michel Rochet, directeur clients de l’Ademe, a donné la tonalité du premier colloque sur le Management environnemental en agriculture, qui s’est tenu à Amiens (Picardie) le 11 décembre, à l’initiative de l’Ademe, du Conseil régional et de nombreux autres partenaires. Car les premières initiatives, souvent collectives, d’entrer dans des systèmes de management environnemental ne datent que de quelques années. Elles se sont inscrites, avant l’heure, dans la logique du Grenelle de l’environnement. Le colloque a permis à plus de 200 personnes de partager les expériences en réseau, qu’il s’agisse d’agriculteurs de Charentes, de Picardie ou d’établissement d’enseignement (voir le n° spécial Ademe avec notre magazine de décembre) et de resituer ce que recouvrent les démarches de management environnemental. Il a été aussi l’occasion de poser des interrogations vigoureuses. La principale porte sur les contours de la future HVE, Haute valeur environnementale, qui fait l’objet de discussions tendues dans le cadre du Grenelle. De nombreux observateurs préfèrent ainsi attendre avant de se lancer dans des initiatives d’envergure.
L’opposition qui aurait pu se manifester entre des approches comme l’agriculture raisonnée (on atteint un objectif et on y reste) et système de management environnemental (on fixe des objectifs progressifs et l’on s’engage dans une démarche d’amélioration continue) n’a pas eu lieu. Dans le même esprit, agriculteurs bio et conventionnels ont convenu sans difficulté qu’ils avaient plus à gagner à partager qu’à s’opposer.
L’importance de l’information, du partage d’expériences et de la formation est également revenue comme un leitmotiv. Un point, toutefois, est resté en suspens : celui de la valorisation des efforts consentis par les agriculteurs. Les exploitants, qui ont tous témoigné avec passion lors de ce colloque, puisent leur motivation dans le plaisir et la fierté de bien faire leur métier, d’en faire la démonstration à leur entourage. La capacité à se remettre en question, au sein de groupes dynamiques, est l’autre carburant de ces pionniers.


Ils l’ont dit

Guy Paillotin, président du groupe de travail Ecophyto 2018. « Au pays de la co-gestion, les agriculteurs on vu qu’ils ne maîtrisaient plus complètement leur destin. Les citoyens ont fait leur apparition ». «La légitimité de l’intervention des citoyens dans le métier d’agriculteur, c’est bel et bien d’éviter un risque environnemental grave pour l’agriculture elle-même. Les industriels, à juste titre, ont ciblé l’impact de leurs produits phytosanitaires. Mais cela s’accompagne de résistance et d’une utilisation accrue. Il faut donc s’affranchir de la dépendance aux phytos ».

Régine Castet, Coop de France : « Il faut démystifier les normes Iso ».

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