L’eau, la gestion durable des ressources, une émission de Terre d’infos

12 mars 2009 - La rédaction 
Les orientations du Grenelle de l'environnement prévoient notamment d'atteindre ou conserver d'ici à 2015 le bon état écologique ou le bon potentiel pour l'ensemble des masses d'eau. Dans l'émission Posez votre question, enregistrée lors du salon de l'agriculture, la chaine des Chambres d'agriculture, Fabrice Drouelle, animateur de France Inter avec l'aide d'experts fait un point sur cette problématique. Conclusion : on peut concilier agriculture moderne tout en préservant la qualité et la quantité d'eau

Les orientations du Grenelle de l’environnement prévoient notamment d’atteindre ou conserver d’ici à 2015 le bon état écologique ou le bon potentiel pour l’ensemble des masses d’eau. Dans l’émission Posez votre question, enregistrée lors du salon de l’agriculture sur le plateau de Terre d’infos, la chaine des Chambres d’agriculture, Fabrice Drouelle, animateur de France Inter avec l’aide d’experts fait un point sur cette problématique. Conclusion : on peut concilier agriculture moderne tout en préservant la qualité et la quantité d’eau

L’homme gaspille l’eau et la pollue, d’où un problème de quantité et de qualité. A cela s’ajoute le changement climatique. Pourra-t-on un jour manquer d’eau en France ? Non, selon Jo Ménard, chargé du dossier de l’eau à l’APCA. « Si le changement climatique est une réalité, il influe sur la modification des saisons, avec une pluviométrie différente, rappelle-t-il. Si l’eau ne manque pas en France, le problème est de la gérer ».
Au niveau quantitatif, des solutions existent pour économiser l’eau. L’agriculteur peut jouer sur l’assolement, c’est-à-dire en changeant des cultures au profit de celles moins consommatrices en eau. Les sélectionneurs de semences travaillent sur des variétés moins exigeantes en eau, résistantes à la sécheresse. Les techniques d’irrigation évoluent. Par exemple l’utilisation du goutte-à-goutte, très pratiqué en cultures fruitière et légumière, permet de produire autant, voire plus, et avec moins d’eau.

Des procédés naturels de purification de l’eau
Une autre solution est la construction de réserves d’eau qui la stockent lors des précipitations, plus fréquentes l’hiver, pour l’utiliser en périodes de besoin. Ces réserves doivent être conçues de sorte qu’elles ne perturbent pas le système hydraulique des cours d’eau. L’eau de ces réserves peut aussi être épurée avant qu’elle retourne dans la nature. « Nous travaillons sur la « trame bleue », c’est-à-dire la gestion du chevelu que composent les différents cours d’eau en instaurant des pratiques destinées à les protéger de la pollution », rappelle Jo Ménard. Par exemple, l’utilisation de bandes de végétation à proximité servant de filtre aux eaux qui les traversent. La protection des zones humides est aussi un objectif. Elles sont à mi-chemin entre les parcelles agricoles et les cours d’eau. Elles servent à dégrader naturellement les contaminants agricoles, nitrates ou pesticides.

Des solutions aux excès de nitrates
Des pratiques excessives ont eu lieu autrefois en matière des effluents d’élevage (déjections animales) générateurs de nitrates. Aujourd’hui, des énormes progrès ont été réalisés pour une bonne utilisation de ces fertilisants naturels. Des programmes ont été mis en place tel le PMPOA, Programme de maîtrise des pollutions d’origine agricole. De nouvelles normes ont été imposées aux élevages. Des systèmes de stockage et de traitement permettent d’utiliser ces fertilisants à la bonne dose et à la bonne date. Les excédents sont aussi résorbés par la disparition de certaines productions animales, par le traitement des lisiers, par l’exportation vers des zones déficitaires en fertilisants organiques, voire même par une meilleure alimentation des animaux limitant leurs rejets azotés.

Il ne faut pas oublier les autres acteurs de la pollution, telles les collectivités et certaine entreprises. Les services espaces verts ont beaucoup évolué dans leurs pratiques en faveur de l’environnement. L’éducation du particulier à l’usage modéré des pesticides dans son jardin est aussi un objectif.
Il est donc possible de pratiquer une agriculture moderne tout en préservant la qualité et la quantité d’eau. Les mesures et pratiques mises en place permettent de penser que l’on pourra satisfaire les besoins alimentaires futurs tant dans leurs quantité que diversité tout en protégeant le milieu aquatique. G.P.

Émission « Posez votre question », enregistrée avec Jo Ménard, chargé du dossier de l’eau à l’APCA, Assemblé permanente des chambres d’agriculture ; Julien Tournebize, du Cemagref, institut de recherche pour l’ingénierie de l’agriculture et de l’environnement ; Claude Tabel, directeur de recherche chez RAGT (création variétale de semences).

www.terredinfostv.fr/

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